Que va faire la Fédé ? demandes-tu Fred Je rebondis. Fin d'un article que j'ai écrit pour la Revue Socialiste qui paraitra en Juin: "Si les arts de la rue sont devenus presque incontournables dans les discours politiques, ils n’en sont pas pour autant la préoccupation centrale. Placés dans la catégorie des arts « émergents », ils y partagent avec le cirque et les musiques actuelles un perpétuel strapontin dont le capital sympathie l’emporte nettement sur le capital financier. Ceci est dû à une hiérarchie d’intérêts, de dispositifs et de priorités, qui s’est instaurée au fil des années et qui structure désormais la politique culturelle française. Et même si elle ne correspond plus, à l’évidence, aux besoins d’aujourd’hui, il lui est très difficile de se remettre en cause et, encore plus, de pouvoir évoluer dans les faits. Le monde culturel,
pour une grande partie, est campé dans ce que nous pourrions
appeler une situation de féodalité républicaine typiquement
française (mais pas spécifiquement culturelle…), où il s’agit
surtout pour ceux qui ont les bonnes places, derrière les
grands mots généreux et les principes ronflants, de protéger
leur position et de la renforcer. Conscient que la part faite
à la culture (à une certaine forme de culture) est
exceptionnelle ici au regards des autres pays européens et
plus encore au-delà, et paralysé à l’idée que cette exception
puisse être remise en cause avec perte et fracas, le monde du
spectacle vivant s’épuise, campagne après campagne, pétition
après pétition, à se défendre et à défendre ses budgets, se
jugeant justifié uniquement par son art et la qualité des
œuvres qu’il diffuse et sans s’interroger sur l’adéquation et
l’intérêt qu’il et qu’elles peuvent rencontrer dans la
relation aux personnes sur les différents territoires. Or, dans ce débat
récurrent qui s’est installé entre élus et artistes au sujet
des moyens, des politiques à suivre, des salles à construire,
il manque le plus souvent un interlocuteur indispensable :
le citoyen. Pour l’artiste il
est spectateur, pour l’élu il est électeur : des
simplifications commodes mais qui nient sur le fond son implication
fondamentale dans la chose publique, des réifications
qui pervertissent la politique culturelle et la démocratie
représentative. Que les citoyens
puissent s’emparer de leur politique culturelle, comme de
leurs éducation, santé, sécurité, etc, est, à l’heure de
l’internet et de l’échange tous azimuts, une nécessité pour
tout démocrate sincère et une condition de salubrité pour la
république. Ce pourquoi le monde
de la rue a, se risquant au-delà de son périmètre strict,
lancé une campagne autour du slogan : « l’Art est Public [[1]]»
repris et développé aujourd’hui avec nos amis et partenaires
de l’UFISC [[2]].
Pour dire que l’art est affaire de tous. Ce qui est en jeu ici
est qu’à la culture de « distinction » évoquée par Bourdieu,
se substitue une culture de partage et de rencontres, ni pour
tous ni pour chacun, mais faite ensemble au quotidien. Dans l’intérêt
général et le bien commun." [3]
« l’Art est Public »,
http://www.pourunepolitiqueculturellereinventee.fr [4]
UFISC, Union
Fédérale
d'Intervention des Structures Culturelles http://www.ufisc.org Il s'agit de demander un nouveau paradigme, un changement de priorité. Nous n'y allons pas seul et si nous dénonçons un certain immobilisme des "barons" de la culture, ceci ne se fait pas spécifiquement contre le Syndéac -nous savons que certains de ses membres pensent la même chose-. Il va falloir se battre, c'est certain. "L'Art est Public" n'en est qu'à ses débuts. Et pour répondre à Stéphane, je confirme que pour les compagnies qui vivent essentiellement de diffusion, comme la tienne et la mienne, c'est difficile. Raison de plus pour se bouger ! Amitiés Pierre Le 12/04/2012 12:31, Frédéric Michelet a écrit : " type="cite"> Et oui, c’est l’alarme...; |
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