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RE: [rue] Maîtres du désordre


Chronologique Discussions 
  • From: Ronald Brown Lee < >
  • To: < >, "Le Fourneau" < >
  • Subject: RE: [rue] Maîtres du désordre
  • Date: Wed, 9 May 2012 10:49:00 +0200
  • Importance: Normal

Je partage ton point de vue Nicolas.

Le spectacle a, à mon sens,  pour but, d'abord et avant tout, de susciter des émotions et de divertir des auditoires.
Ce qui n'exclut pas, bien sûr, la prise de position, la dénonciation, l'envie d'éclairer...
L'"art", a une vocation esthétique, il me semble. Ce qui fait que des oeuvre de type "Guernica" peuvent exister politiquement et perdurer dans le temps.
La dernière de croûtes aurait-elle eu l'impact du célèbre tableau de Picasso ???

Ce qui fait un bon spectacle, c'est avant tout une esthétique, de mon petit point de vue.
Après, le fond n'a pas forcément vocation d'éducation, de "mise en réflexion".
Si on devait avoir le sentiment qu'il faut retourner à l'école à chaque fois qu'on va sur un festival de rue, on finirait par s'y faire ch... gravement.

Les artistes ont-ils pour vocation d'ailleurs, de se substituer à l'institutrice ou au maître d'école ?

Et ce qui fait une oeuvre, c'est aussi l'adhésion des publics, dans leurs globalités, et non uniquement, comme certains le prétendent, pas l'adhésion des "élites" (qui sont-ils, d'ailleurs ?) d'une Nation.

N'y aurait-il pas un peu de "branlettes" superfétatoires (l'acte est normalement agréable s'il induit l'orgasme, mais dans le cas présent, je doute de son efficacité), de la part de ceux qui auraient aimé être reconnus comme des intellectuels, mais qui, et malheureusement, frustrés, désespérés et besogneux, ne le seront jamais.
Je compatis.

Il me semble très difficile de faire cohabiter un intellectuel et un artiste à l'intérieur d'un même individu. L'un recherchant la raison, le rationalisme, l'autre animé par ses émotions et ses rêves.
Ca ne vaut pas dire pour autant que l'on doive rester de parfaits idiots totalement incultes et ne pas s'amuser, comme le journal Pilote, à vouloir réfléchir !. 
Ni que la construction d'un spectacle ne demande pas un certaine forme de précision.
Mais on peut approcher la différence à laquelle je fais allusion lorsqu'on compare l'organisation d'un atelier de création de décors de spectacles à celle d'un atelier de production industrielle.
Ce n'est pas du tout le même business.

Car entre la raison et les émotions, il y a un gouffre; que dis-je, un canyon! Ce fut très clair dans le comportement du président viré (sortant, pardon !) si vous voulez un exemple récent pour illustrer cette profonde antinomie.
Quelques uns, rares, parviennent à lier les deux fonctionnements.
Il y a toujours des exceptions, bien sûr !

Alors cette idée que le spectacle doit-être l'une des chapelle de l'éducation populaire ne serait-elle pas un peu obsolète aujourd'hui ?
On peut au moins douter de son efficacité si on se base sur les résultats obtenus par le groupuscule néo-fascistes qui s'est présenté aux premier tour des élections nationales.
Ne serait-il pas temps de rajeunir certaines idées un peu anciennes, ou tout bonnement de les mettre au placard ?

Ma vocation "d'artiste", c'est avant tout d'insuffler et de partager des sentiments avec le plus grand nombre possible.
Humblement.
C'est juste un point de vue.



Baladin, peintre de chansons,
Chanteur de rue et des bistrots
Tel: 06 79 25 67 00

Retrouvez-moi sur:
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http://www.myspace.com/fred.r




 



CC:
From:
Date: Wed, 9 May 2012 08:28:43 +0200
To:
Subject: Re: [rue] Maîtres du désordre

Ah, mon cher Jacques,

Te voilà lancé sur les traces de Roger Caillois et Antonin Artaud réunis, sans oublier Aristote!

Mais nos œuvres devraient être vitales et urgentes pour qui, ou pour quoi?

Il me semble tout autant vital de manger chaque jour et donc urgent de trouver preneur à des œuvres nécessairement consensuelles, qu'urgent d'aller à la rencontre de nos inconscients, et donc vital d'en accomplir les désirs à la portée universelle.

Ne serions-nous pas des funambules tendus sur la ligne rouge qui sépare le rêve du réel, le désir de l'envie, ou la folie de la raison, comme disait Philippe Avron? Imparfaits, finis, vénaux, solitaires, mais multiples, nombreux, et assoiffés d'infinis? Des hommes et des femmes, peut-être...

Prends le temps d'être groggy ce qu'il faut, mais sache que j'attend la suite de tes réflexions avec impatience!

Bien à toi,
Nicolas Soloy

Les Anthropologues
Arts de la rue et spectacles
7 impasse des Chantereines
93100 Montreuil

Tél + 33 (1) 55 86 01 77

Le 9 mai 2012 à 05:05, Jacques Livchine < "> > a écrit :


Nos pièces ne sont pas subversives, ne sont pas nécessaires, ne sont pas vitales, ne sont pas urgentes. 

Nous avons quasiment tous passés  la ligne rouge où le théâtre n'est plus qu'un divertissement  léger, tranquille ,édulcoré, 

Nous sommes  devenus une sorte de grand parc d'attraction gratuit.

Pourquoi je nous agresse là , tout de suite ? 

Parce que J'ai visité au Musée  Branly les maîtres du désordre.  Cela m'a rendu dingue. 

Cela m'a provoqué un déclic, car on y voit ce que devrait être le théâtre de rue, et quel rôle nous devrions jouer dans la société, et que nous ne jouons plus du tout, 

On nous a placé dans la case des amuseurs sans profondeur et sans réalité, et nous l'avons plus ou moins accepté  pour pouvoir survivre. 

J'ai eu une sorte de prise de conscience  fulgurante de ce qui ne marchait plus dans le théâtre ou dans la peinture, j'aimerais bien arriver à préciser  ce que je ressens, mais c'est trop frais, je suis encore groggy. 




Jacques Livchine
metteur en songes 

Le théâtre de l'Unité c'est toujours autre chose








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