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Re: copier-coller Re: [rue] Intermittence en danger


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  • From: Xavier Brochard < >
  • To: Liste Rue < >
  • Subject: Re: copier-coller Re: [rue] Intermittence en danger
  • Date: Tue, 18 Dec 2012 19:57:58 +0100
  • Organization: Alternatif

Salut à tous

Je réagis très tard, mais je suis surpris que personne n'ait relevé l'absence
dans le rapport (pas lu, mais survolé) des bénéfices financiers dégagés par
les
intermittents et du coût financier pour l'état que des millier de chomeurs
"temps complet" engendrerait. Sans parler de l'effet politique.

Pour parler le langage de l'institut Montaigne - après tout pourquoi pas?
Socrate le faisait avec ses adversaires il y a 2500 ans - le spectacle vivant
crée de la richesse financière, directe et indirecte. Directe: le secteur
représente la 2e plus forte valeur ajoutée en France (après le fret, rapport
Guillot 2002). Indirecte: combien de magasins, de restaurants, de bars,
d'hotels, etc. vivent grâce aux spectateurs?
Quelques données régionales: à Parthenay, dans les deux-sèvres, ville
originelle des pâtes Panzani et de l'économie numérique, où il n'y a plus
rien
maintenant, la survie des bars, hotels, restaurants, campings, petites
boutiques, ... dépend des nombreux festivals qui ont lieu d'avril à
septembre.
Autre chiffre, plus "industriel": on est à 200 km du Puy-du-Fou, or en saison
les hotels, les pompes à essence, les supermarchés, sont pris d'assauts par
les cars de touristes du Puy, qui ne trouvent pas à se loger plus près.


Et, sur la valeur ajoutée, comment ne pas penser à l'appétit des gros du
Medef
devant cette manne financière? On devrait presque adhérer au Médef pour les
combattre. Après tout, les compagnies de spectacle, les festivals, les lieux
de culture, sont des entreprises-employeurs.

Baissez pas les bras.

Xavier

- 06 29 23 16 59 - 09 54 21 52 22

Le vendredi 14 décembre 2012 10:22:11 Thierry Decocq, vous avez écrit :
> Salut à tous,
>
> Quelques remarques sur les propositions de l'institut Montaigne:
>
> - Aucune des mesures préconisées ne touchent l'audio-visuel qui se
> trouve au contraire grandement conforté par le système proposé car il
> peut supporter l'augmentation des charges. Donc d'un côté on dénonce un
> abus, de l'autre on le renforce - ça a été tenté et partiellement réussi
> en 2003/2004.
>
> - L'augmentation des charges proposée est létale pour la majorité des
> compagnies et des producteurs. Cette augmentation va aller de pair avec
> la mise en place de l'extension de la convention collective du privé qui
> va fragiliser les structures non subventionnées.
>
> - Cette augmentation des charges s'accompagnera d'une baisse
> substantielle des subventions (également proposée par l'institut
> Montaigne pour réduire les déficits publics, institut qui dénonce par
> ailleurs le "saupoudrage" considéré comme peu productif. Le saupoudrage,
> c'est le versement de subventions réduites sur un grand nombre de
> structutres, c'est à dire le versement des subventions à notre échelle.
> Les principaux contributeurs de l'institut Montaigne sont les capitaines
> d'industrie et de la finance qui poussent les feux du mécénat pour le
> compte de leurs entreprises. Ceci explique sans doute cela.
>
> Or, si d'un côté on coupe les ressources et que de l'autre on augmente
> brutalement les charges, on provoque des faillites de compagnies en
> cascades. Si les employeurs disparaissent, qui va vous salarier ? Comme
> dirait Gustave, je vous laisse réfléchir à ça!
>
> - On peut évaluer assez facilement la casse sociale prévue entre 30 et
> 40 000 artistes et technicos (si ces derniers ne sont pas purement et
> simplement écartés des annexes en 2013) qui perdraient l'accès à
> l'intermittence. On a là une fourchette qui peut à la fois satisfaire le
> MEDEF (très présent à l'institut Montaigne), les syndicats salariaux
> paritaires et le ministère du travail. Ce chiffre peut même être
> considéré comme l'objectif "raisonnable" à atteindre tant par les
> négociateurs que par le ministère de tutelle;
>
> - La réflexion sur les revenus moyens des intermittents qui dépassent le
> salaire médian est une manière extrêmement policée de dénoncer "ces
> sales fainéants d'intermittents qui se goinfrent sur le dos des
> travailleurs". C'est du prédigéré pour une argumentation politique
> (l'institut Montaigne est un "think tank", il sert à fournir de
> l'argument prédigéré aux politiques).
>
> Au passage, 18000 euros de revenus, ça fait 1500 euros par mois - pas
> folichon l'abus ! Si c'est au dessus du salaire médian, c'est peut-être
> qu'il faut faire le constat d'un appauvrissement général des français.
> C'est con, ils n'ont pas pensé à cela à l'institut Montaigne!
>
> Revenons à nos moutons: si vous trouvez qu'il est plus urgent de se
> préoccuper de la querelle picrocholines entre les jeunes et les vieux
> sur la liste que de vous interroger sur ce qui se prépare, cela vous
> regarde! Mais il est certain que les annexes 8 et 10 ne seront pas
> reconduites en l'état entre la poire et le fromage lors des négociations
> UNEDIC.
>
> Je veux juste vous alerter sur le fait qu'on se prépare un 2003 en pire,
> car le contexte de crise servira d'argument imparable pour toute mesure
> de réduction de l'intermittence qui serait prise en 2013. J'ajoute que
> la règle d'or que le conseil constitutionnel vient de valider hier rend
> incontournable le genre de mesures proposées par l'institut Montaigne,
> car il n'est plus permis de reconduire un dispositif qui augmente
> structurellement le déficit public.
>
> Avec ce genre d'informations, on commence à voir vers quoi on se dirige!
>
> @+
>
> Thierry
>
> Le 14/12/12 01:06, Dominique Cie l'Excuse a écrit :
> > Ce système qui revient à faire financer en partie notre « politique
> > culturelle » par l’assurance chômage, est en outre l’objet de
> > nombreux abus, la Cour des comptes ayant estimé à 15 % le
> > nombre d’allocataires employés de manière quasi permanente
> > par le même employeur (l’assurance chômage permettant alors
> > aux intermittents d’accroître leurs revenus et aux employeurs de
> > réduire leur masse salariale).
> > Preconisations Instituit Montaigne...
> >
> > Ce système entraîne un déficit annuel de l’ordre de 1 Mde par an
> > (soit un tiers du déficit 2010 et deux tiers du déficit 2011 de
> > l’assurance chômage), à rapporter à une population de 273 000
> > cotisants (soit moins de 1 % de la population active), dont 106 000
> > environ ont été au moins une fois au chômage en 2010. Le déficit
> > cumulé du système sur 10 ans s’élève à 9,1 Mde fin 2010, soit
> > le montant de l’endettement total de l’Unedic à cette date99
> >
> > Il aboutit finalement à verser une indemnité annuelle moyenne de 12
> >
> > 000 euros environ, 80 %
> > des intermittents percevant un revenu annuel supérieur à 18 000
> > euros (c’est-à-dire supérieur au salaire médian) !
> >
> > *Sans imaginer réduire complètement le déficit, on pourrait :*
> >
> > (i) *augmenter de**50 % l**es taux de cotisation employeur et salari*é
> >
> > (le taux employeur pouvant par ailleurs être modulé en fonction
> > du taux de recours aux intermittents),
> > (ii) *réduire de 20 % le montant de l’allocation journalière *(en
> > moyenne 54 euros pour
> > les artistes et 64 euros pour les techniciens100) et
> > (iii) relever le seuil d’entrée dans le système *de 507 à 550 heures*.
> > Ces mesures
> > permettraient d’économiser entre 400 et 450 Me
> >
> > Bon noël
> >
> > Le 13/12/2012 22:49, Franck Halimi a écrit :
> >> Salut, c'est Franck de Bourgogne.



  • Re: copier-coller Re: [rue] Intermittence en danger, Xavier Brochard, 18/12/2012

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