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Re: [rue] J'ai acheté une pelle chez Ikea pour la coller dans la gueule de Calimero Garcia


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  • From: Thierry Decocq < >
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  • Subject: Re: [rue] J'ai acheté une pelle chez Ikea pour la coller dans la gueule de Calimero Garcia
  • Date: Sun, 08 Jun 2014 17:39:52 +0200

Salut à tous,

Ce type, Rodrigo Garcia, n'a rien compris...

Il n'a pas compris que son stupide espoir de survivre cette fois le condamne encore plus surement demain;

il n'a pas compris que son intervention fait de lui l'idiot utile au service de nos adversaires qui sont aussi les siens: le pouvoir politique au service du pouvoir financier doit, pour assoir son autorité dans une mascarade de démocratie, empêcher le peuple de développer son esprit critique. Développer son esprit critique, ça se fait à l'école, dans les livres et les théâtres. Rodrigo Garcia a voué sa vie à un des piliers de la Liberté et il n'est même pas capable de reconnaître ceux qui se révoltent pour se défendre d'un totalitarisme, celui du pognon fou qui ne peut plus se développer qu'en nous oppressant et nous pressurant, car faute de croissance il n'est plus possible d'oppresser plus la planète.

Rodrigo Garcia n'a pas compris non plus que les artistes, les techniciens sont aussi des travailleurs et que la grève est un droit inaliénable accordé aux travailleurs pour se défendre et pour améliorer leurs conditions de travail et de vie (ça, on l'a oublié depuis au moins 30 ans- les seules grèves aujourd'hui sont pour essayer de ne pas reculer). Rodrigo Garcia n'a pas vu que cette grève a été précédée de 4 mois de lutte vaine face à des adversaires totalement sourds et aveugles! 4 mois de préavis, il fallait être sacrément étourdis pour se laisser surprendre!

Rodrigo Garcia est complice, volontaire ou involontaire, des salopards qui, depuis des années, rendent les grèves illégitimes aux yeux du public. La grève est le constat d'un échec, celui d'un accord impossible. Le pouvoir politique, le pouvoir financier ne veulent plus jamais rien avoir à négocier. Ils ont réinventé un "dialogue social" reposant sur la corruption et la trahison (car comment comprendre autrement que quelqu'un sensé défendre les droits des travailleurs puisse se compromettre ainsi ?). Toute tentative de s'y opposer doit être illégitime. Nous devenons dès lors des preneurs d'otages, bientôt des terroristes... Rodrigo Garcia rapporte avec zèle et je le crains sincérité ce discours.

Rodrigo Garcia vit enfermé dans son petit univers. Il nous critique parce que nous proclamons que "ce que nous défendons, nous le défendons pour tous", alors que la grève a des conséquences pour des artistes étrangers. Nous serions des égoïste doublés de faux-culs à ses yeux. Il ne voit pas qu'en refusant l'accord du 22 mars, nous ne faisons pas que défendre les intermittents, mais que nous nous battons pour tous ceux qui ont été, sont ou seront un jour au chômage. Cet accord est une saloperie, signé entre des salopards, soutenus par d'autres salopards qui ont le culot de se revendiquer socialistes.

Il ne nous reste que la grève, une grève crée un préjudice, fait de la casse et les premières victimes sont ceux qui se servent de cette arme parce qu'ils n'ont plus d'autre moyen d'agir.

L'absence de conscience politique et sociale de Rodrigo Garcia est consternante. Je ne suis pas sûr qu'un coup de pelle dans la gueule lui rende cette conscience qui lui fait autant défaut. Je lui rends au moins cette justice: il y a des milliers de Rodrigo Garcia dans ce pays (combien sur la liste?).

Lui a eu au moins le courage de s'exprimer.

@+

Thierry

Le 08/06/2014 01:00, Matthieu Baranger a écrit :
Rodrigo Garcia, directeur du théâtre des Treize Vents à Montpellier, alias Calimero, a rendu publique une lettre qui, si elle était restée privée, ne m'aurait posé aucun problème. Je ne la reproduis pas ici tant elle est déjà trop diffusé sur les réseaux sociaux et dans la presse.
Le ton utilisé, l'arrogance mêlée aux jérémiades plaintives génèrent un cocktail explosif et outrancier qui risque bien d'avoir des répercussions désastreuses sur un mouvement qu'il dit pourtant défendre. "Mon Dieu, gardez-moi de mes amis", disait Voltaire, qui n'est pas sans rappeler l'incriminé, tant son art de la manipulation a su le faire passer pour un grand démocrate alors qu'il fut toujours du côté des puissants. " l’esprit d’une nation réside toujours dans le petit nombre, qui fait travailler le grand, est nourri par lui, et le gouverne" (Voltaire / Essai sur les mœurs et l'esprit des nations)
Ceux qui se complaisent dans l'inaction, tremblent à l'idée de perdre le peu qu'ils possèdent, et cherchent à s'en justifier d'une manière ou d'une autre, trouverons dans la lettre de Garcia, des arguments qui n'en sont pas. Et déjà cette lettre est relayée partout à une vitesse colossale tant elle correspond aux critères des merdias de masse, et tant le renom de cet artiste provocateur lui permet de bénéficier de tribunes du jour au lendemain (Le Monde, Libé, Télérama, peut-être d'autres m'ont échappé).
Tous les ingrédients sont réunis : beaucoup d'affect, un peu de haine et de calomnie, aucune analyse poussée mais beaucoup d'approximation sans oublier le ton de la confession publique et de l'auto flagellation. Il use même de l'anaphore qu'Hollande à rendu célèbre. Bref, un vrai discours de communicant. Si la grève le met à bas, il pourra toujours se faire conseiller du Medef, du PS, voire du Front National. Vu les accusations gratuites de stalinisme à l'encontre des intermittents qu'il se permet de prononcer, je n'ai aucun scrupule à l'accuser à mon tour d'user des mêmes pratiques que celle du FHaine, qui se maquille en fervent défenseur de la cause prolétaire.
Directeur du Centre Dramatique National de Montpellier, Rodrigo Garcia dispose de fonds publics très importants au regard du reste de la profession. Or la grève, qu'il dit soutenir, le contraindrait à priver son équipe étrangère de salaire pour les trois représentations qu'il a décidé d'annuler. Quelle blague ! Le pauvre homme n'en dors plus tant la précarité guette son CDN pour lequel il espérait la sacro sainte croissance et la modernisation. Odieux personnage !
Quelques pots de première en moins, une coupe franche sur les frais de représentation ou de communication sur papier glacé, cela il ne l'envisage même pas trop heureux de pouvoir se défausser sur les vilains qui "foutent en l'air un festival".
Pire, la question des artistes étrangers invités, non directement concernés par la réforme française de l'assurance chômage, et qui pâtiraient de l'annulation des festivals, n'est posée qu'égoïstement, pour son équipe seulement, à des fins de culpabilisation scandaleuse des grévistes. S'il ne va pas jusqu'à dire que ces derniers sont des privilégiés, on le distingue clairement entre les lignes.
Enfin, sa préoccupation du public, privé de spectacle, qui serait selon lui le plus grand perdant dans cette triste histoire, pousse à son comble la démagogie de son propos. Venant d'un provocateur qui use et abuse de son pouvoir de metteur en scène pour véhiculer un message pour le moins discutable, poser en ces termes le problème est lamentable et pousse à croire que ses nombreux détracteurs seraient légitime dans leur dégout du personnage. N'ayant jamais eu la curiosité de voir un de ses spectacles, je n'irai pas plus loin sur ce terrain glissant, mais ne saurait trop lui conseiller d'éviter d'écrire ses mails à 3 heures du matin.

--
Matthieu Baranger




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