- From: Matthieu Baranger <
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- To: Liste Rue <
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- Subject: [rue] J'ai acheté une pelle chez Ikea pour la coller dans la gueule de Calimero Garcia
- Date: Sun, 8 Jun 2014 01:00:47 +0200
Rodrigo Garcia, directeur du théâtre des Treize Vents à Montpellier,
alias Calimero, a rendu publique une lettre qui, si elle était restée
privée, ne m'aurait posé aucun problème. Je ne la reproduis pas ici
tant elle est déjà trop diffusé sur les réseaux sociaux et dans la
presse.
Le ton utilisé, l'arrogance mêlée aux jérémiades plaintives
génèrent un cocktail explosif et outrancier qui risque bien d'avoir des
répercussions désastreuses sur un mouvement qu'il dit pourtant défendre.
"Mon Dieu, gardez-moi de mes amis", disait Voltaire, qui n'est pas
sans rappeler l'incriminé, tant son art de la manipulation a su le faire
passer pour un grand démocrate alors qu'il fut toujours du côté des
puissants. " l’esprit d’une nation réside toujours dans le petit
nombre, qui fait travailler le grand, est nourri par lui, et le
gouverne" (Voltaire / Essai sur les mœurs et l'esprit des nations)
Ceux qui se complaisent dans l'inaction, tremblent à l'idée de perdre le
peu qu'ils possèdent, et cherchent à s'en justifier d'une manière ou
d'une autre, trouverons dans la lettre de Garcia, des arguments qui n'en
sont pas. Et déjà cette lettre est relayée partout à une vitesse
colossale tant elle correspond aux critères des merdias de masse, et
tant le renom de cet artiste provocateur lui permet de bénéficier de
tribunes du jour au lendemain (Le Monde, Libé, Télérama, peut-être
d'autres m'ont échappé).
Tous les ingrédients sont réunis :
beaucoup d'affect, un peu de haine et de calomnie, aucune analyse
poussée mais beaucoup d'approximation sans oublier le ton de la
confession publique et de l'auto flagellation. Il use même de
l'anaphore qu'Hollande à rendu célèbre. Bref, un vrai discours de
communicant. Si la grève le met à bas, il pourra toujours se faire
conseiller du Medef, du PS, voire du Front National. Vu les accusations
gratuites de stalinisme à l'encontre des intermittents qu'il se permet
de prononcer, je n'ai aucun scrupule à l'accuser à mon tour d'user des
mêmes pratiques que celle du FHaine, qui se maquille en fervent
défenseur de la cause prolétaire.
Directeur du Centre Dramatique
National de Montpellier, Rodrigo Garcia dispose de fonds publics très
importants au regard du reste de la profession. Or la grève, qu'il dit
soutenir, le contraindrait à priver son équipe étrangère de salaire pour
les trois représentations qu'il a décidé d'annuler. Quelle blague ! Le
pauvre homme n'en dors plus tant la précarité guette son CDN pour
lequel il espérait la sacro sainte croissance et la modernisation.
Odieux personnage !
Quelques pots de première en moins, une coupe
franche sur les frais de représentation ou de communication sur papier
glacé, cela il ne l'envisage même pas trop heureux de pouvoir se
défausser sur les vilains qui "foutent en l'air un festival".
Pire,
la question des artistes étrangers invités, non directement concernés
par la réforme française de l'assurance chômage, et qui pâtiraient de
l'annulation des festivals, n'est posée qu'égoïstement, pour son équipe
seulement, à des fins de culpabilisation scandaleuse des grévistes. S'il
ne va pas jusqu'à dire que ces derniers sont des privilégiés, on le
distingue clairement entre les lignes.
Enfin, sa préoccupation du
public, privé de spectacle, qui serait selon lui le plus grand perdant
dans cette triste histoire, pousse à son comble la démagogie de son
propos. Venant d'un provocateur qui use et abuse de son pouvoir de
metteur en scène pour véhiculer un message pour le moins discutable,
poser en ces termes le problème est lamentable et pousse à croire que
ses nombreux détracteurs seraient légitime dans leur dégout du
personnage. N'ayant jamais eu la curiosité de voir un de ses spectacles,
je n'irai pas plus loin sur ce terrain glissant, mais ne saurait trop
lui conseiller d'éviter d'écrire ses mails à 3 heures du matin.
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Matthieu Baranger
- [rue] J'ai acheté une pelle chez Ikea pour la coller dans la gueule de Calimero Garcia, Matthieu Baranger, 08/06/2014
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