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Re: [rue] Artonic : The color of time. Colonialisme refoulé et arts de la rue


Chronologique Discussions 
  • From: Alain Beauchet < >
  • To: Fred Fort < >
  • Cc: Le Fourneau < >
  • Subject: Re: [rue] Artonic : The color of time. Colonialisme refoulé et arts de la rue
  • Date: Wed, 9 Sep 2015 14:44:36 +0200

Merci Fred pour ce lien.

Même s'il ne rend compte que de la dernière partie du spectacle, la question que l'on peut se poser à la lecture de ce compte rendu est, comment cette proposition si insipide peut elle amener le public a de telles manifestations de fraternité et de joie?

Ce spectacle aurait il un sens?

Amicalement.


Le 9 sept. 2015 à 09:40, Fred Fort a écrit :

Dans le blog de critiques théâtrales Le Théâtre du Blog http://theatredublog.unblog.fr/, on peut lire ceci sur le même spectacle.

On y trouve aussi des critiques d’Alixem, le G bistaki…

Festival d’Aurillac :
Color of time, Artonik, mise en scène d’Alain Beauchet et Caroline Selig

 

Nous les croisons à chaque coin de rue, ces passants béats, fardés de rouge, rose, bleu, orange et vert vif. Cheveux bariolés, peau polychrome, chaussures mouchetées de taches écarlates. Rares sont les parties du corps et les vêtements épargnés. Tous ont vécu la même expérience, le spectacle participatif qui  tient du rituel, et qui puise son inspiration dans la fameuse fête traditionnelle hindoue, la holi.
Sur un plateau, trois musiciens officient, et une dizaine de danseurs orchestrent un grand brassage de corps et d’énergies. Parmi le public, des bénévoles formés en amont (le site de la compagnie et des panneaux en ville recrutent hardiment) relaient les consignes, participent à la chorégraphie. 

  Leurs sacs à dos regorgent de petits sachets de pigments qui répandent la couleur à grosses brassées. Sur une musique hindi aux sonorités planantes qui fraient avec la transe-techno, la foule vibre. 
  Soif d’idéal ? Voilà un rassemblement où peut s’épanouir une joie primaire, organique, vibrante. Cet avatar de rave-partie pacifiste, pour tous, en pleine rue, répond à un vrai besoin de défoulement, de mouvement et de contact physique. De loin, il crée par fulgurances chromatiques des gerbes et des nuages fascinants au-dessus d’une masse grouillante et sautillante.
Mais c’est dans l’œil du cyclone que l’expérience prend tout son sens. On y célèbre une joie compacte et colorée d’être ensemble. Les Parisiens Léa, Antoine, Lorenzo, François, Anton et Maud ont répondu à l’invitation de leur copine cantalienne, et racontent : « Quand tout le monde saute et danse, on boit pigment, on rejette pigment, on vit pigment. » 

  Ils se réjouissent de l’expérience collective qui donne la sensation de  faire groupe. Venus en connaissance de cause, ils avaient acheté au préalable des tee-shirts bon marché. Ils imaginaient un joli moment, la surprise a été de taille: «plus de couleurs, plus de convivialité et de partage ». 
«On était le spectacle» assurent ces jeunes étudiants. Faire jaillir du gulul, cette poudre de maïs coloré, et se mouvoir collectivement constitue une manière de revendication politique bon enfant : une manifestation de joie, une façon de changer son environnement immédiat et d’affirmer qu’on est capable de vivre ensemble, de se toucher, de rire. 
La vision de cette marée de visages cousins, sereins et souriants, provoque aussi des accès de fraternité et une méditation bienheureuse.

 

Stéphanie Ruffier
Le spectacle sera aussi joué à Metz le 30 août, à Cergy le 13 septembre, puis à l’étranger.

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24 août, 2015 | critique | Pas encore de commentaires.

Le 9 sept. 2015 à 08:56, Alain Beauchet < "> > a écrit :

Cher Monsieur Delfour,

Veuillez m'excuser pour cette réponse tardive, mais nous étions encore en tournée après notre passage au festival d'Aurillac.
Aussi, je profite de quelques jours de calme avant de repartir jouer les dernières représentations de la saison de The color of time, afin de réagir à vos propos.

Vous affirmez dans la réponse que vous faites à Madame Selig, je cite: 
"J'ai vu le spectacle en entier (bien que serré dans une foule compacte) mais ce n'est pas ce qui a suscité une analyse qui prend du recul...".

C'est vrai que c'est pénible ces spectacles en déambulation ou on ne voit rien, ou il faut attendre des heures au soleil, jouer des coudes pour apercevoir des bribes d'images, où l'on est sans cesse bousculé par son voisin dont if faut supporter la transpiration, où il faut éviter le mobilier urbain, contourner les punks à chiens parce-que quand même, des fois il font peur... 
Le frontal en fixe, c'est tellement plus confortable pour le spectateur, surtout à l'ombre.

Mais à force de prendre du recul à défaut de hauteur, vous ne parlez que de l'apparence.

Vous commencez votre "analyse" par, je cite: "Ce spectacle s’inspire de la fête religieuse « Holi », une sorte de carnaval indien, un sacre du printemps. »
Certes nous nous inspirons de certains aspects de la Holi, mais cela ne constitue pas le propos de ce spectacle.

Alors parlez nous du fond Monsieur Delfour.

Parlez nous des douze personnages, de ce qu'ils disent de notre société, de son repli sur elle même, de la peur de "l'autre".
Parlez nous de leur contribution au débat démocratique, de leur jeu au plus près des spectateurs, de la dramaturgie, de la mise en scène, du propos, de l'intention, du travail de corps, de celui du son, parlez nous de la place du spectateur.
Parlez nous de son plaisir à communier et de son besoin de prendre la rue pour y manifester un éclat de joie pacifique et fraternel quelques soient les différences d’âge, de classe ou d'origine.
Livrez-moi une analyse brute, et sans recul cette fois, du spectacle dans son ensemble, comme vous le faites pour les autres productions que vous abordez.
Car voyez-vous, ce que vous nous dites de cette proposition est un peu court, voire complètement réducteur, et je pèse mes mots.
Le post le plus court de votre blog nombriliste d'ordinaire si bavard et prétentieux.
Je vous accorderais volontiers le droit d'estimer qu’il n’y a dans ce spectacle que pillage au détriment de l’invention si vous vous exprimiez sur le tout, ce qui n’est malheureusement pas le cas.
Mais en l'absence, je continuerai de penser que, bien que présent à la représentation et à force de prendre du recul, vous n'avez pas vu le spectacle, englué dans la friction urbaine, dans ses mouvements de foule, et trop (cul) serré pour parvenir à vous y mêler franchement, préférant vous en extraire renonçant à la représentation, observant vaguement à la marge.
À moins que vous n’y soyez venu avec votre papier déjà en tête, et l’idée préconçue qu’il ne pouvait être qu’un pillage culturel, ne cherchant à y trouver que ce que vous vouliez y voir pour parvenir au même résultât.

Dès lors deux problèmes ont surgi.
Le premier, comment ne pas parler d'un spectacle qui rassemble cinq mille personnes à Aurillac?
Le second, comment en parler quand on ne l'a pas vu?

Pour vous la solution est simple, elle consiste à ne pas parler du spectacle, en choisissant un angle étroit, partisan et à charge pour faire votre intéressant, tout en feignant je cite: " une analyse qui prend du recul".

Nous savions en présentant The Color of Time à Aurillac que nous serions exposés à la critique, c'est le jeu, surtout pour un spectacle qui tourne pas trop mal.
Mais ce que vous publiez dans votre blog n'en n'est pas une critique.

Le problème Monsieur Delfour, c'est qu'en focalisant sur la Holi, sur son supposé pillage culturel par nos soins, vous nous livrez une version volontairement tronquée du spectacle, impropre à éclairer le lecteur.
Vous réinventez vous même la réalité de la représentation, de son sens et de son écriture.
Car encore une fois Monsieur Delfour, nous ne parlons pas de la Holi.
Nous parlons de la stigmatisation, du rejet, et de la peur de "l'autre".
Ce faisant, vous devenez auteur de ce que vous dénoncez. Vous maquillez, travestissez et mentez pour "imposer votre récit au reste du monde".
En occultant le véritable propos de ce spectacle, en occultant volontairement l'existence d'autre chose que l'inspiration à la Holi, en réduisant notre travail à une entreprise de pillage et de destruction méprisante, en nous prêtant des intentions qui ne sont pas les nôtres mais qui vous arrangent, vous réinventez la réalité, et vomissez un papier que je qualifierai de "négationniste", non pas au sens du néologisme désignant la négation de la Shoah, mais au sens métaphorique du terme.
En organisant cette négation et en publiant ces propos, vous insultez par ailleurs l'ensemble des partenaires qui depuis 2013 ont accompagné et accueilli ce spectacle, vous en méprisez également les publics.

Oui nous empruntons à une forme culturelle traditionnelle pour servir un propos parce-qu'elle lui apporte du sens, et non pour en réinventer la forme ou en travestir la signification.
Si je ne nie pas les pillages de la colonisation, ce spectacle ne répète pas la condescendance des colonisateurs devant l’arriération présumée des colonisés comme vous l’affirmez.

Nous parlons ici de mixité sociale, culturelle, religieuse, de partage, et de tolérance.
Parlez nous Mr Delfour des interprètes de ce spectacle.
Ils sont tous différents, d'origine française, malgache, coréenne, marocaine, cambodgienne, sénégalaise, antillaise, bolivienne, syrienne...
Parlez nous Monsieur Delfour des personnages de ce spectacle.
Ils sont musulmans, homosexuels, clochards, drogués, pauvres, migrants, marginaux, ou plus exactement des personnages marginalisés, exclus, que la société stigmatise et rejette.
Qu'avez vous vu de cela?
Qu'avez vous à dire de leur collaboration à travers ce spectacle aux transformations de la société?
Le monde a changé Mr Delfour, mais votre logiciel a buggé dès la colonisation, au début de l'ère industrielle et de la lutte des classes, ou à la révolution numérique, j'hésite...
Le monde est mon village, j'y ai des amis partout.
Il est perméable, les cultures également.
Comment pourrait on considérer l'apport des cultures étrangères bénéfiques pour notre société, notamment grâce à l’apport de l’immigration et de la mixité culturelle, et s'interdire le droit de s'inspirer d'elles sous prétexte de les piller?

En ce qui concerne la Holi, vous voulez la encore nous faire croire à votre image fantasmée, et une fois de plus idéalisée de cette fête religieuse, qui je vous l'assure n'a rien d'une riche cérémonie. 
Ici c'est l'Inde, c'est de l'hyper trash Monsieur Delfour, bien loin des studios feutrés de France Culture, ou des couloirs climatisés de Médiapart ou Libé. 
Rien non plus d'un carnaval, et symboliquement absolument rien d'un " sacre du printemps" comme vous l'écrivez cependant, où êtes vous allé chercher cela?
En revanche, durant cette fête et le temps d’une journée, les castes n’existent plus et chacun devient l’égal de l’autre...
Révisez vos notes Monsieur Delfour.

Je continuerai donc de m'asperger de poudre colorée, et de participer à cette grande partouze fut-ce t'elle anale et régrèssive selon vous, avec tous les publics du monde qui partageront avec nous le bonheur et l'espoir d'être ensemble, égaux, sans distinction de couleur, d'origine, de classe, d'âge, de religion ou d'orientation, ne serait-ce que quelques instants, ne serait-ce que pour croire que vivre ensemble est possible.
Je continuerai à m’opposer à toute forme de racisme, toute idée sectaire, toute forme d'exclusion, tout ce dont vous n'avez pas pu parler, même en empruntant à une culture étrangère si cela contribue à servir ce propos.

Je suis né en 1963 à Conakry en Guinée, d'un père ayant fait son service militaire comme coopérant à Gao au Mali et d'une mère coiffeuse qui le rejoindra pour l'épouser.
La colonisation française n'est pas mon histoire, pas plus que la colonisation anglaise n'est l'histoire des anglais de ma génération.
Cela fait partie de l'histoire de nos pays, nous ne devons pas l'ignorer, mais cela ne doit en rien nous rendre citoyens individuellement responsables, et encore moins coupables de cela. 

Je vous laisse à votre selfy-blog narcissique (pléonasme) qui n'intéresse que peu de monde mais qui héberge en revanche, nombre d'annonceurs de cette société consumériste que vous dénoncez tant. 
Quel paradoxe non? 


Bien à vous.


Alain Beauchet:  
ARTONIK


Le 25 août 2015 à 11:38, jean-jacques delfour a écrit :


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