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Re: [rue] Prise en charge de la formation professionnelle (AFDAS/FAIAR)


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  • From: Franck Halimi < >
  • To: boueb < >
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  • Subject: Re: [rue] Prise en charge de la formation professionnelle (AFDAS/FAIAR)
  • Date: Wed, 16 Sep 2015 12:38:40 +0200

Salut, c'est Franck de Bourgogne.

Ce que tu pointes là est tout à fait juste, Bouèb.

Et c'est terrible !

Nous évoluons dans un système qui est tellement cloisonné que, désormais, avoir une cohérence dans son parcours individuel devient une sinécure.

Et ceux qui, dans notre secteur d'activités, sont là pour être au service du public -Pôle Emploi, AUDIENS, l'AFDAS,...- deviennent des gardien du temple, voire des gardes-chiourme au sens premier du terme (le garde-chiourme était celui qui surveillait et fouettait les galériens).

Nous sommes en train de crever de notre incapacité à nous révolter collectivement : un pli individualiste a été pris et il est difficile de revenir là-dessus.

Mais, il n'est pas trop tard !

Preuve en est l'audience -en date de lundi dernier- au Conseil d'État, dont vous pourrez lire ci-dessous des comptes rendus.




Pour autant, il ne faut pas crier victoire car il reste 3 semaines pour que le jugement définitif soit entériné.

Mais, cela prouve que la lutte collective peut renverser des montagnes.

Il en va de même pour cette histoire de formation professionnelle.

Ces gens-là détiennent les cordons de notre bourse et vivent de leur métier grâce à NOS cotisations et à notre force de travail. Et, à ce titre, ils nous doivent plus que des comptes. Ces organismes gèrent des centaines de millions d'euros, mais ont beaucoup de mal à séparer le bon grain de l'ivraie, ne savent pas toujours discerner ce qui est bon pour le parcours de chacunE.

Mais, tout ceci est la résultante du fonctionnement d'un système cloisonné où le cadre (voire le dogme) prend le pas sur les réalités individuelles.

La formation professionnelle vient d'être réformée en profondeur et a créé un véritable séisme dans ce milieu. Ceux qui y travaillent viennent d'essuyer quelques grains dont ils ont du mal à se remettre.

Et nous, on arrive en bout de chaîne, avec nos demandes légitimes (légitimes parce qu'elles viennent de nos besoins et de nos envies, et parce qu'elles sont choisies en toute liberté) et on doit passer sous les fourches caudines de ces experts, qui vont juger si nous méritons de suivre telle ou telle formation !

Mais, bordel de merde, qu'est-ce que ça peut bien leur foutre qu'on choisisse de faire une formation en macramé dans le Haut-Poitou ou la FAIAR à Marseille ?

La formation professionnelle est un droit, et une structure (l'AFDAS pour ce qui nous concerne) est là pour la gérer. Pas pour la digérer !

Il faut absolument défendre cette liberté de pouvoir choisir ce qui nous semble bon pour nous, en terme de formation professionnelle. Sinon, comme pour le reste, nous courons à l'aliénation -dans l'acception philosophique du terme :  la dépossession de l'individu, c'est-à-dire la perte de sa maîtrise, de ses forces propres au profit d'un autre (individu, groupe ou société en général).

Quant à la question de la reconversion, tu as raison, Bouèb, ils font tout pour nous pousser dans cette voie.

Tout comme les salariés de Pôle Emploi ont des consignes pour nous mettre des bâtons dans les roues, afin de nous expulser de l'indemnisation (attention, je ne juge pas lesdits salariés : je dis juste ce que leur direction leur demande de faire).

Et je le répète ici, sur cette liste, pour la énième fois : pour s'extraire de ce cercle vicieux qui nous plombe et de ce moteur à éjection qui nous stigmatise, la solution la plus efficace et la plus joyeuse reste la lutte collective.

Voili.

Ami calmant.

@+ Franck de B.
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Le 16 septembre 2015 11:29, boueb < " target="_blank"> > a écrit :

Bonjour,

Un mail en mille-feuilles : des remarques et des questions. Une alerte, une demande d'éclairage, une recherche d'une vision salutaire, une quête d'avis et de réponse, un trouble, un sentiment d'injustice.

Notre secteur professionnel ne compte qu'une formation longue, la FAIAR (et peu de formations courtes). Cette année, trois demandes de congés individuels de formation ont été refusées par l'AFDAS, sur les quatre demandes (sur quinze apprentis). Le CIF permet d'être rémunéré pendant douze mois pour suivre une formation.

La formation est un droit, non ?

Il faut cotiser suffisamment pour l'acquérir. Il faut démontrer de la cohérence de la formation sur son parcours professionnel. Et il faut que, selon l'AFDAS : "L'ensemble des demandes de financement étudiées pour la période considérée représente un montant supérieur au budget dont dispose le Conseil dans la catégorie de priorités où se situe le dossier."

L'AFDAS est un organisme paritaire... au sein duquel le spectacle vivant et à fortiori les arts de la rue sont peut-être sous-représentés. La FAIAR est soutenu par le ministère, mais elle ne délivre pas de diplôme, ni universitaire, ni d'État. Les futurEs apprentiEs qui demandent une prise en charge y ont le droit, ils-elles sont professionnel-le-s et démontrent qu'une formation impulserait une montée en charge des compétences qui permettront d'évoluer professionnellement dans le champ des arts de la rue.

Quelles sont les "priorités" de l'AFDAS ? On peut penser que les forts changements de début 2015 concernant les formations y sont pour quelques choses, mais les années précédentes, il y avait déjà eu des refus.

Cette situation est très problématique. En empêchant des professionnels expérimentés d'approfondir leur recherche et d'élargir leur connaissance, la FAIAR ne pourrait s'adresser qu'à des artistes survivants au ras du rsa ou à des jeunes en formation initiale soutenu par leurs parents ou à de riches rentiers qui s'ennuient au théâtre...

La formation est un outil de la profession. Que peut faire la profession (la Fédé, les CNAR, les groupements d'employeurs...) pour se doter et garantir la possibilité d'une formation professionnelle ?

Ce problème ne me concerne pas directement, mais j'ai eu la chance (pensant que j'en avais simplement le droit) de m'aventurer dans le cursus FAIAR soutenu par l'AFDAS en CIF (nous étions 3 apprentis dans ce cas, sur 3 demandes en 2007 !). Une collègue vient de quitter la Bretagne pour suivre cette formation, comptant sur ses droits au CIF. Une autre en Rhône-Alpes... Comment peut-on attendre une décision qui semble arbitraire ou injuste ou conjoncturelle ... jusqu'au 15 derniers jours avant que la formation commence pour s'y préparer professionnellement, matériellement, socialement, familialement...

La réponse de l'AFDAS laisse penser qu'il y a eu beaucoup de demandes de formation cette année. Le contexte économique global et culturel en particulier, austère et angoissant, favoriserait ainsi rapidement les perspectives de reconversions, et ce serait ça la priorité de l'AFDAS, la reconversion... se trouver un vrai métier.

Ça m'énerve.

Il me semble que c'est suffisamment grave pour partager cette colère sourde.

Bien à vous !

Ne lâchons rien et crachons tout !

-- 
Bouèb

06.88.97.13.46





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