Salut, c'est
Franck de Bourgogne.
Ce que tu pointes là
est tout à fait juste, Bouèb.
Et c'est terrible !
Nous évoluons dans un
système qui est tellement cloisonné que, désormais, avoir
une cohérence dans son parcours individuel devient une
sinécure.
Et ceux qui, dans
notre secteur d'activités, sont là pour être au service du
public -Pôle Emploi, AUDIENS, l'AFDAS,...- deviennent
des gardien du temple, voire des gardes-chiourme au sens
premier du terme (le garde-chiourme était celui qui
surveillait et fouettait les galériens).
Nous sommes en train
de crever de notre incapacité à nous révolter collectivement
: un pli
individualiste a été pris et il est difficile de revenir
là-dessus.
Mais, il n'est pas
trop tard !
Preuve en est
l'audience -en date de lundi dernier- au Conseil d'État,
dont vous pourrez lire ci-dessous des comptes rendus.
Pour
autant, il ne faut pas crier victoire car il reste 3
semaines pour que le jugement définitif soit entériné.
Mais,
cela prouve que la lutte collective peut renverser des
montagnes.
Il
en va de même pour cette histoire de formation
professionnelle.
Ces
gens-là détiennent les cordons de notre bourse et vivent de
leur métier grâce à NOS cotisations et à notre force de
travail. Et, à ce titre, ils nous doivent plus que des
comptes. Ces organismes gèrent des centaines de millions
d'euros, mais ont beaucoup de mal à séparer le bon grain de
l'ivraie, ne savent pas toujours discerner ce qui est bon
pour le parcours de chacunE.
Mais,
tout ceci est la résultante du fonctionnement d'un système
cloisonné où le cadre (voire le dogme) prend le pas
sur les réalités individuelles.
La
formation professionnelle vient d'être réformée en
profondeur et a créé un véritable séisme dans ce milieu.
Ceux qui y travaillent viennent d'essuyer quelques grains dont ils ont du
mal à se remettre.
Et nous, on
arrive en bout de chaîne, avec nos
demandes légitimes (légitimes parce qu'elles viennent de
nos besoins et de nos envies, et parce qu'elles sont
choisies en toute liberté) et on doit passer sous les
fourches caudines
de ces experts, qui vont juger si nous méritons de suivre
telle ou telle formation !
Mais, bordel de
merde, qu'est-ce que ça peut bien leur foutre qu'on
choisisse de faire une formation en macramé dans le
Haut-Poitou ou la FAIAR à Marseille ?
La formation
professionnelle est un droit, et une structure (l'AFDAS
pour ce qui nous concerne) est là pour la gérer. Pas
pour la digérer !
Il faut absolument
défendre cette liberté de pouvoir choisir ce qui nous semble
bon pour nous, en terme de formation professionnelle. Sinon, comme pour le reste,
nous courons à l'aliénation -dans l'acception
philosophique du terme : la dépossession de l'individu, c'est-à-dire la perte de sa
maîtrise, de ses forces propres au profit d'un autre (individu,
groupe ou société en général).
Quant à la question de la
reconversion, tu as raison, Bouèb, ils font tout pour nous
pousser dans cette voie.
Tout comme les salariés de Pôle
Emploi ont des consignes pour nous mettre des bâtons dans
les roues, afin de nous expulser de l'indemnisation (attention,
je ne juge pas lesdits salariés : je dis juste ce que
leur direction leur demande de faire).
Et je le répète ici, sur cette
liste, pour la énième fois : pour s'extraire de ce cercle
vicieux qui nous plombe et de ce moteur à éjection qui
nous stigmatise, la solution la plus efficace et la plus
joyeuse reste la lutte collective.
Voili.
Ami calmant.
@+ Franck de B.
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