Pour moi, le sujet n’est vraiment pas de dire que c’était mieux avant, ni d'opposer les jeunes aux vieux qui sont autant utiles, l’expérience en plus (hormis les vrais vieux cons évidemment), mais plutôt de poser la place du spectacle vivant en général dans la sphère publique, et de la rue en particulier.
Sur ce terrain, au-delà de mille et une expériences dans les territoires montées et jouées avec foi, talent et générosité (personne n’en doute pour les avoir aussi vécu chacun d’entre nous à des degrés divers, qu’on soit jeune ou vieux) se demander où est la place de cette « rue » protéiforme dans ce qu’on appelle « l’institutionnel ». Ceci pour lui permettre d’exister plus encore, et d’en vivre un peu mieux pour une grande majorité de ses acteurs (y compris ceux qui s’échinent à vendre les spectacles…). Qu’il s’agisse des propres lieux institutionnels de la rue, ou qu’il s’agisse des autres lieux en général. Et là, il y a matière, qu’on appelle cela essoufflement ou pas :
- quelles disciplines artistiques s’exposent à ce point en off dans le spectacle vivant, une fois enlevé Avignon ?
- quels grands festivals nationaux autres qu’arts de la rue ne programment en gros que 15 spectacles en In dans des conditions d’achats et d’accueils des festivals de rue ? Quels artistes dans ces festivals se doivent de dormir la nuit dans leurs décors pour les surveiller ?
- quelles autres disciplines artistiques doivent additionner autant les résidences pour aboutir à une création avec des « apports » en production frisant parfois le ridicule ?
- quelle est la part réelle aujourd’hui de ces apports dans les budgets des CNAREP et des festivals classiquement cités ?
- combien de scènes nationales, théâtres de toutes dimensions, opéras... s’intéressent et programment dans l’espace public avec et sans les arts de la rue ? Les arts de la rue ont-ils ici plus ou moins ou autant de légitimité que ces institutions diverses devant le public en règle générale et plus particulièrement aujourd’hui ?
- pourquoi le plus « gros » budget parmi les CNAREP est nettement en deçà du plus petit budget parmi les centres dramatiques nationaux ? Idem pour les festivals classiquement cités ?
- qu’est-ce qu’on peut faire pour que ça évolue vers plus de reconnaissance institutionnelle ? Certains diront là « à bas l’institutionnel » pour bien marquer une identité. Bon. Je ne suis pas sûr que ce soit une majorité, et à peu de chose près, le public s’en fout de savoir dans quelle scénario institutionnel ou non le spectacle est venu jusqu’à lui. Ce qui compte, c’est que ça existe.
C’est ça le sujet. Plus les questions d’accès à l’espace public qui se complique de plus en plus, et qui vont de pair.
Plus enfin le covid qui changera ou non la donne in fine, personnellement je ne saurai être affirmatif : - les questions posées ci-dessus existaient avant le covid.
- elles seront encore là après.
- disons que peut-être le covid nous laisse du temps pour se poser et réfléchir.
La bise breizh du jour, et salut à toi cher Barth !
Philippe Violanti Le 9 déc. 2020 à 20:45, Leoma Raievski <
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> a écrit :
cher Bart, chers tous,
Ne vous inquiétez pas, certain.e.s n'ont pas attendu la crise pour faire autrement, ailleurs et de pleins de façons différentes. Nous sommes nombreux.ses, d'une autre génération peut-être. peut-être plus discret.e.s (ha oui parce que justement on ne joue pas dans les festivals ou les grandes messes !!) Je vous aime fort mes tontons et tata de la rue, vous m'avez portée, bercée, fait rêver et révolter depuis mes plus jeunes années ! mais ne vous inquiétez pas, la rue n'est pas morte, nous sommes là, tous différent.e.s, avec des envies différentes et des façons de le faire différentes ! Pour ne parler que de là où je suis, et bien Il y a dix ans nous nous sommes complètement requestionner avec la cie et nous avons choisi de ne plus créer de spectacle en tournée, mais de faire un pas de coté, cherchant comment faire autrement, en mêlant art et science, rencontre et création, questionnant sans cesse notre rapport à l'artiste, à la création et à l'autre ! En étant présent toujours dans l'espace public avec ou sans convocation. Et nous ne sommes pas les seuls. Par contre, au prix de ne plus rentrer dans l'économie artistique et institutionnelle en cours, ça c'est sur ! mais en cherchant d'autres portes, d'autres batailles:)
Le silence ne veut pas dire qu'il ne se passe rien ! Ne sous-estimez pas la jeunesse, les silencieux.ses et les discret.e.s. Nous sommes là, nombreux.ses à essayer d'inventer autre chose. Même si jacques dit tout le temps que rien ne s'invente plus, que tout a déjà été fait :) Bisoux bisoux. Marion R.
Le mer. 9 déc. 2020 à 19:08, Pascal Larderet <
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> a écrit : Pas trop étonné que personne ne réagisse puisque le message de Dominique remet en question la totalité de nos fonctionnements . Comme pas trop de monde a la bonne réponse à ce questionnement . Tout le monde fait l'autruche pour ne pas avoir à ce remettre en questions personnelement donc. No comment sera la Règle d'or . Mais Il est venu le temps de l'apres ce sera soit avec vous soit sans vous. A vous d'en décider. Ami calmant comme dirait l'ami. Pascal
moi je partage l’analyse et les conclusions de Philippe .salut Philippe! Des fois j’ai l’impression qui y a plus personne sur cette liste . Je me trompe ? ou quoi ? barth
Je partage l’analyse et la conclusion. Philippe Violanti
Dominique qui n'est plus adherents de la liste me demande de faire passer son message. C'est fait. | dim. 6 déc. 17:46 (il y a 1 jour)
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Dans tous les domaines, les lanceurs d'alertes sont indispensables, y compris dans le domaine culturel, qu'il soit dans ou hors les murs, dans l'institution ou dans la rue. J'apprécie beaucoup les alertes de Pascal Larderet ((Compagnie KKhuete) et Jacques Livchine (Théâtre de l'Unité). Tous les deux ne cessent d'attirer notre attention sur le ronronnement ambiant, le manque d'imagination et d'ambition, l'incapacité à changer de cap, à choisir une nouvelle voie. était dans un ghetto constitué Quod vitae sectabor iter ? écrivait Descartes, quel chemin suivre ? Reprendre comme avant le Covid ? Pas question ! Il nous faut profiter de ce moment difficile pour transformer notre vision des choses, notre pratique. J'ai le sentiment que le théâtre de rue était dans un ghetto constitué par les "festivals de rue", activité principale pour de nombreuses Compagnies, et enfermement dans un système ou le rapport au public tourne à la consommation et au zapping. Ce ghetto est la seule survie possible pour les Compagnies qui y trouvent l'occasion d'être repérées par... un autre festival ! Mais cela nous éloigne d'une vie culturelle profonde, assumée, régulière. Il ne s'agit pas d'en sortir pour entrer dans le système et l'institution, mais de reconsidérer les clivages, professionnels, de combler les fossés, de revaloriser l'activité des Compagnies qui jouent dans l'espace public. ans la rue L'essoufflement est général, autant dans la rue que dans les salles, la démocratisation culturelle est un échec. C'est là que les Compagnies de rue peuvent jouer un rôle fondamental. Non pas en étant parquées dans les festivals, mais en devenant le parvis de la vie culturelle. Le parvis, référence au théâtre du Moyen-âge, parvis vient de l'ancien français pareïs, qui veut dire paradis, parvis dans l'espace public ouvert à tous, mais parvis de ces lieux culturels que le large public n'ose pas aborder. J'ai en mémoire la parade des comédiens/mimes dans les "Enfants du Paradis", le parvis était en lien avec le théâtre, l'intérieur, mais était également un spectacle à part entière. J'imagine tous les lieux culturels français, Théâtres Nationaux, Centres Dramatiques Nationaux, Théâtres conventionnés, Scènes Nationales, Opéras, ayant sur leur parvis une Compagnie "de rue" ,ouverture dans l'espace public et lien avec l'intérieur.
La nouvelle société, indispensable après la crise de civilisation que nous vivons, passe par la création de liens que peuvent offrir la culture et l'éducation. Cela doit procéder d'un effort commun entre artistes et éducateurs Dominique Houdart 10 boulevard de la Magnaneraie 30400 Villeneuve les Avignon Tél : 06 11 87 62 77 nouveau mail :
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