Un de ses objectifs? Travailler des projets avec de grandes distributions sans électricité. Pour lui, il est aussi essentiel d’alléger les infrastructures. «Ca ne fait pas sens de déplacer d’immenses gradins en ferraille au milieu de la forêt», souligne le metteur en scène. Il crée avec une conscience écologique accrue. Et pense un futur plus vert pour le théâtre.
Naturellement, il conceptualise des performances en plein air, comme son Platonov qui invite le public par ailleurs à camper sous les arbres. Des formes aujourd’hui qui se dessinent comme des réponses judicieuses face à la crise qui perdure. «On sait que scientifiquement, les taux de transmissions sont plus faibles dans les espaces ouverts mais cette thématique est absente des décisions politiques quand on aborde le retour des événements culturels», analyse-t-il, interloqué.
Jusqu’au-boutiste, Mathias Brossard veut pousser encore plus loin sa réflexion sur l’empreinte de son art dans l’environnement: «Après notre passage, comment ne laisser qu’une trace dans l’imaginaire plutôt que des traces physiques?». Avec le soutien du far°, le comédien pourra creuser la question en échangeant avec des spécialistes. «J’aimerais collaborer avec des ingénieurs forestiers pour que la forme s’adapte à l’environnement et pas l’inverse. Imaginez que ce soit possible de réaliser une pièce dans une réserve naturelle, sans l’abîmer!»
Est-ce que les projets in-situ s'inscrivent dans la durabilité alors qu’à la base, ils naissent pour un lieu d’origine? «Oui, ils peuvent tourner. Il suffit de se réapproprier un nouvel espace sans en faire une simple toile de fond.» Les œuvres peuvent ainsi se déplacer sur le long terme. «Chaque nouvel environnement devient alors co-créateur du spectacle au même titre que les interprètes et le texte», souligne encore Mathias Brossard.
En attendant de découvrir le résultat de ses productions avec le far°, sa création Les Rigoles, se donne à voir (si tout va bien) dès le 18 mai à Sierre, puis cet été à Nyon.