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Re: [rue] Manifeste colérique... à juste raison


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  • From: "monsieursos ." < >
  • To: Franck Halimi < >
  • Cc: Liste Rue < >
  • Subject: Re: [rue] Manifeste colérique... à juste raison
  • Date: Fri, 6 Dec 2013 13:21:43 +0100

"Si des artistes professionnels collaborent à ces projets non financés, le message d'encouragement envoyé à nos élus-es politiques pour baisser encore et toujours les
budgets culturels est clair."

Est ce que ça signifie que les artistes professionnels sont (et ont) définitivement assujettis leur pratique artistique à leur métier ?

Beaucoup de festivals n'existent que de l'engagement bénévole de leurs organisateurs.
Puisque qu'organisateur de festival est devenu un métier, est ce que ces gens sont des hors-la-loi (et d'une certaine façon ils le sont bien souvent face au Pôle-E) ?
Pourtant ces hors-la-loi nous sont précieux puisqu'ils nous embauchent (en proportion bien plus que les festivals institués).

Est ce que accepter et faire circuler cette distinction entre Professionnel Amateur et Bénévole est judicieux ?
J'ai l'impression que c'est une distinction sémantique fallacieuse, qui entraine une forme de débat piégé dont on ne parvient pas à trouver d'issue.

"Si vous parvenez à faire en sorte que les gens se posent les mauvaises questions, vous n'avez plus à vous préoccuper qu'ils trouvent de bonnes réponses." (Susanne Georges)

Cette phrase me hante.

Bien formuler ses rêves ça évite de les rendre inaccessible.

bien sûr je peux me tromper, mais je ne crois pas que l'intension des gens qui monte des festivals au chapeau est "de "construire un projet artistique et culturel" sur le "principe du non paiement" des artistes professionnels..."

Je crois (sincèrement) que ce sont des gens qui veulent faire vivre leur passion et leur bled, et qu'il le font malgré l'absence (contrôlée) de moyens.

(On le répète : il n'y a jamais eu autant d'argent dans la culture et la culture n'a jamais générée autant d'argent.)

Ils le font. Au lieu de les critiquer, il y a tout une partie d'entre nous qui feraient bien de trouver des nouveaux moyens de production. (ça c'est mon avis, et je pense que ça vaut le coup de continuer à faire pression sur l'état, mais pas en diabolisant ces acteurs là. D'autant que bien souvent ils ne sont pas armés pour répondre.)

En revanche, oui, il y a des organisateurs qui se foutent de la gueule du monde, mais pas forcément ceux qu'on voit le mieux.

Le discours me parait d'autant plus intenable que les plus gros festivals français reposent TOUS sur un OFF... Qui est prêt à faire une levée de bouclier contre Aurillac, Chalon...

Ce serait impensable. Et sans doute dangereux justement pour les "Professionnels".


Cela dit, je comprends bien qu'on soit énervé...

Juste pour reprendre la phrase du début, et pour résumer, je crois que ces deux notions n'ont au fond rien à voir. C'est un argument "à deux balles" comme on dit.

Pardon pour la prise de position non consensuelle.

Ne pas jouer grâce à l'argent public ça veut pas dire jouer gratuit.

Des bises du lac.





Le 6 décembre 2013 10:35, Franck Halimi < " target="_blank"> > a écrit :
Salut, c'est Franck de Bourgogne.

Je viens de recevoir ce texte qui me semble être une saine colère et une mise au point tout à fait salutaire.

Voili.

Ami calmant.

@+ Franck de B.
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Les professionnels du spectacle vivant en colère

La montée en puissance et la structuration de "festivals au chapeau", "festivals de jardins", "festivals gratuits", bref, tous ces festivals où les artistes ne sont payés qu’avec la recette du "chapeau", par une obole ("une petite pièce, m'sieurs, dames ?") nous inquiète fortement.

Inquiétant, l’engagement de "construire un projet artistique et culturel" sur le "principe du non paiement" des artistes professionnels...
          * malgré nos statuts de salarié encadrés par le code du travail...
          * malgré les conventions collectives étendues...
          * et, malgré le cadre imposé pour l'obtention des licences d'entrepreneur de spectacles délivrées par les Préfectures aux entreprises culturelles.

Inquiétant, de ne pas se rendre compte des conséquences du travail dissimulé et "bénévole" dans nos secteurs d'activité.

Inquiétant, que ces organisateurs, amoureux des arts (quelques fois des artistes eux -mêmes), jouent sur la paupérisation de notre secteur d'activité en raison du manque de financement par l'état et les collectivités territoriales.

Inquiétant, qu'ils n'aient pas le courage politique d'aller chercher des solutions alternatives à ce désintérêt de nos politiciens pour des politiques culturelles garantes
de l'émancipation de nos concitoyens, garantes du maillage sur notre territoire de propositions de qualité, garantes du respect des droits des artistes à être rémunéré aux tarifs conventionnels...

Si des artistes professionnels collaborent à ces projets non financés, le message d'encouragement envoyé à nos élus-es politiques pour baisser encore et toujours les
budgets culturels est clair.

C’est également un signe pour certains programmateurs qui accueilleront des productions dans nos villes sans contrepartie financière : cela fera certainement
connaître les compagnies qui seront… moribondes dans l'heure qui suit la représentation.

Les premiers signataires
Les artistes en colère :
Patrick HARIVEL
Gérard AUDAX
François JUSZEZAK
Éric L'HEUDÉ
Christian STERNE
Max LEBLANC
Emmanuelle TRÉGNIER
Christine MARIEZ

Les Compagnies en colère
Compagnie Clin d'Oeil
Tortue Magique
Brins de Zing
Les Fous de Bassan
Exobus
Compagnie Interligne

Les syndicats en colère
Synavi Centre
SFA-Cgt Région Centre

Si vous souhaitez être signataire contactez nous à l'adresse suivante :  " target="_blank">

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Pour acceder aux archives, a l'aide, a la conversion de mail, a la page de desinscription : http://www.cliclarue.info/#tabs-8
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Solen Briand
 Auteur de cirque et organe (d'un) des sens



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