Bonsoir,
sans prendre part ouvertement aux ébats sur le franco-fachisme,
je voulais citer un truc qui me trotte dans la tête depuis le début de ce fil de discussion :
"un « ministère de la Culture » en 1954 (en France), c’'est
très-très culotté ! Parce qu'’il n'’y a eu, à ce moment de l’'Histoire, que
trois ministères de la culture dans le monde. Un chez Hitler, un chez
Mussolini et un chez Staline. Pour une raison assez simple à
comprendre : c’'est que la notion même de ministère de la culture est
totalement incompatible avec l’idée de démocratie.
Je ne vous parle pas d’'un secrétariat d'’Etat aux Beaux arts, qui
pensionne des artistes officiels comme c'’est le cas aujourd'’hui ! Je ne
vous parle pas de ça. Je vous parle d’'un vrai « Ministère de la Culture ».
Parce qu'’un Ministère de la Culture, cela veut dire que l'’état dit le sens
de la société… et ça, c'’est la définition du fascisme.
Mais eux se disent qu'’il doit y avoir moyen d'’avoir un ministère de la
culture démocratique. Ce sera forcément un ministère qui va travailler la
question démocratique en permanence. Ce serait un ministère de
l’'éducation populaire…..."
Croire que la culture est financée exclusivement avec de l'argent public, c'est rendre les armes.
Croire que ce sont les professionnels de la Culture qui font la Culture. C'est participer à l'effacement de l'intégralité des pratiques artistiques de la population. "Et c'est bien pour ça que l'Art fait l'objet d'un ministère".
Croire
que l'autorité est dépositaire de la culture, c'est continuer
d'accepter une suggestion puissante qu'on nous a fait gober depuis qu'on
est gosses.
Il y a ceux que ça arrange.
Il y a les autres.
Faire croire que la Culture est un mot singulier, c'est une entreprise à laquelle s'applique l'État depuis un demi siècle.
Il
y a les cultures, nom commun, pluriel. Financées par les
populations, par leur pratiques collectives et individuelles, par leur
argent (mais d'où il vient l'argent public ???), leur temps, leur
énergie et leur regard.
(Allez, Olé ! un fable et au lit.)
Jean de la fontaine : les cultures et la culture.