Bonsoir à vous,
Les premiers à ne pas vouloir que le modèle social français soit
exporté, ce sont les français eux mêmes. Et quand je dis les
français, je parle de la CGT, par exemple -qui d'ailleurs, dans son
sein, fait la différence entre les artistes et les
techniciens-.
La
SFA-CGT c'est le seul syndicat français qui fait partie de la
Fédération Internationale d'Artistes (F.I.A), organisation
dont ils
détiennent la Vice-présidence - Catherine Alméras -
Lors
d'aucune réunion de travail de cette organisation ni de
l'Euro-FIA,
il n'a été question de parler du modèle d'intermittence. La
seule
chose qu'ils "défendent" dans leurs interventions, c'est
le statut de salarié des artistes en opposition au statut de
free-lance (et même là, ils ne se définissent pas clairement).
Ils
sont même prêts à discuter et négocier avec les autres
organisations internationales, l'harmonisation des différents
modèles sociaux et fiscaux par le bas. Ça a déjà été le cas en
novembre 2006, lors d'EUROFIA Meeting, célébré à Ljubljana
(Slovénie).
Je pense que, avant de prétendre exporter rien
que ce soit, il faudrait déjà être cohérent entre ce que l'on
dit défendre en France et ce que l'on est prêt à négocier avec
les partenaires européens.
Xavier Montserrat
ancien adhérent de l'AADPC (Association d'Acteurs et metteurs en
scène professionnels de Catalogne) qui fait partie de l'OSAAEE
(Organisation de Syndicats d'Acteurs et Actrices de l'État
Espagnol)
El 23/02/14 11:53, Thierry Decocq ha escrit:
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Salut Dominique,
Ta réflexion est intéressante mais pose un problème. Ton acte de
solidarité envers le reste de l'Europe repose sur la disparition
du fondement de l'intermittence, à savoir un système qui
s'appuie sur la solidarité interprofessionnelle. Il faudra créer
une caisse, qu'importe la taille qu'on lui donne, qui sera
alimentée uniquement par nous même.
La solidarité interprofessionnelle est vitale.
L'énorme mensonge de la cour des compte, qui mélange
comptabilité générale et comptabilité analytique, nous fait
croire que l'intermittence pèse sur le régime d'assurance
chômage. En réalité, ce régime d'assurance (ce mot a une énorme
importance) est en grande partie alimenté par ceux qui sont les
moins menacés sur leur emploi (quoi que...), à savoir les
salariés en CDI. On nous fait croire qu'il faut nous exclure
parce que nous coûtons cher.
Jean-François Pilliard (représentant du MEDEF à
la négociation UNEDIC) explique qu'il faut priver d'assurance
habitation ceux dont la maison a brulé parce que leurs
cotisations n'ont pas couvert les indemnisations. Et il
s'appuie sur la démonstration de la cour des comptes - qui ne
dit rien d'autre - pour justifier cela.
Pour aller jusqu'au bout de la comparaison, lorsque l'on subit
un sinistre la prime d'assurance augmente et c'est ici le cas,
puisque les cotisations régime G sont moindres par rapport à
celles dues au titre des annexes 8 et 10.
Ton idée n'est pas seulement généreuse, elle est séduisante.
Mais plutôt que de se couper du reste du corps social en
basculant dans la solidarité professionnelle, il faudrait
réfléchir à la création d'un groupe de réflexion et d'action
(dont la forme est à définir) regroupant artistes et
techniciens de différents pays européens - et en premier lieu
ceux qui ont déjà un système spécifique (je pense notamment à
la Belgique) pour voir ensemble comment on peut faire pour que
les différents régimes d'assurance chômage s'inspirent de ce
qui se passe chez nous pour prendre en compte les
professionnels du spectacle. Je reste dans la même logique que
celle que j'ai eu en proposant et en défendant l'an dernier
l'organisation d'une rencontre européenne lors de l'UB de
Vieux Condé.
L'UE que beaucoup décrient offre des possibilités d'action, en
particulier la possibilité de pétition européenne qui permet à
n'importe quel citoyen de saisir le parlement ou la commission
(art. 201 à 203 du règlement du parlement européen).
Rassure-toi, le MEDEF comprend très bien les enjeux. Hormis le
fait qu'il n'ait jamais digéré l'intégration des annexes 8 et
10 à l'UNEDIC pour des raisons idéologiques, l'intermittence
est le meilleur pare-feu au déferlement de la "culture" made
in USA. Tant qu'elle existe le traité transatlantique ne
pourra pas intégrer un volant culturel. Or, le MEDEF veut
absolument et à n'importe quel prix ce traité transatlantique.
Il est prêt à vendre son âme au diable pour cela. Ce n'est pas
par hasard si la "provocation" du MEDEF est sortie alors que
Gattaz était dans la délégation française lors de la visite
d’État de Hollande aux USA.
Étendre notre système dans d'autres pays européens, avec à
l'appui une directive nous protégerait durablement (difficile
pour un pays d'aller contre les orientations européennes).
Cela favoriserait certainement les échanges artistiques entre
les pays européens par un rapprochement des législations
sociales. Le simple fait d'ouvrir ce débat serait déjà une
victoire.
Notre lutte sur cette négociation UNEDIC peut amorcer une
telle démarche. Elle est d'autant moins risquée que le
principe de subsidiarité (oui, je sais je vais faire rire)
interdit à une directive de dégrader le droit national. On ne
peut donc en principe que tirer l'ensemble vers le haut.
Ça vaut le coup d'y réfléchir (et de la proposer
éventuellement dans les différentes AG à travers la France).
@+
Thierry
Le 22/02/14 11:01, Dominique Houdart a écrit :
"
type="cite">
Patate chaude
Le statut de
l'intermittence est une patate chaude que
les Ministres de la Culture se refilent
depuis bien longtemps. Aurelie Filipetti
s'y brûle les doigts d'autant plus que le
MEDEF a réchauffé la dite patate. Mais
aucun Ministre, même Aurelie Filipetti,
n'a trouvé de solution honorable, sinon
faire des déclarations dans la presse ou
au Senat pour dire l'attachement du
gouvernement à l'exception culturelle et a
ce régime de l'intermittence.
Michel Sapin
a été clair là dessus, cela doit être le
résultat d'une négociation entre
partenaires sociaux. Et la patate
réchauffée va passer de main en main, rien
ne sera réglé. Ce n'est pas en défilant
dans les rues, ou en annulant le Festival
d'Avignon que le problème va évoluer, cela
ne gênera que les Compagnies, le public,
et fera un manque a gagner important pour
les commerçants d'Avignon.
Alors ? Le
problème est européen. Nous sommes
effectivement des privilégiés par rapport
aux artistes de tous les autres pays
européens, ne peut-on pas faire un acte de
solidarité et d'égalité européenne, en
proposant de mettre en place un organisme
européen qui serait chargé de ce secteur,
pas uniquement pour les artistes français,
mais pour tous les artistes européens,cet
organisme assurant un SMIG indexé sur le
niveau de vie de chaque pays.un organisme
dont les ressources seraient alimentées
non seulement par la Commission européenne
et les Etats, mais par une sorte de
"mécénat forcé", une ponction sur les
grands groupes style google, amazon ou
autre youtube. Et ne peut-on pas imaginer
une contribution volontaire des citoyens
de l'Europe entière, contribution qui
entrainerait un allégement d'impôts. Et
encore un prélèvement sur l'Euromillion….
Le MEDEF ne comprendra jamais rien à
cette question vitale pour la vie
culturelle en Europe, mais ne soyons pas
dans une situation dans laquelle Bruxelles
nous accuserait de faire de la concurrence
illégale aux artistes européens,
raisonnons à l'échelle de l'Europe. Seule
une Europe sociale sauvera l'Europe.
Donnons une bonne raison aux Ukrainiens de
venir nous rejoindre.
Compagnie
Dominique Houdart, Jeanne Heuclin
12
rue Vauvenargues 75018 PARIS
TEL:
01 42 81 09 28
Port:
06 11 87 62 77
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