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Re: [rue] Fwd: Voila un MODÈLE qu'est pas fait pour les faignants,


Chronologique Discussions 
  • From: "Franck Halimi" ( via rue Mailing List) < >
  • Cc: Liste Rue < >
  • Subject: Re: [rue] Fwd: Voila un MODÈLE qu'est pas fait pour les faignants,
  • Date: Fri, 29 Sep 2017 13:26:40 +0200
Salut, c'est Franck de Bourgogne.

Heu... comment dire... alors, voilà...

Nous sommes quelques-uns (bien trop peu) à n'avoir eu de cesse d'alerter sur les problématiques sociales et la dégradation des conditions de travail et de chômage depuis une quinzaine d'années, sur cette Liste Rue.

Alors, je n'écris pas, ici et maintenant, pour fustiger qui que ce soit, ni pour récolter quelque réaction que ce soit en la matière.

Mais, pour exprimer combien nous avons besoin de nous unir contre ce qu'une poignée d'oligarques influant sur le système font subir au plus grand nombre.

Je suis bien entendu OK avec Mona et Niemöller : ce texte est souvent passé sur cette liste et ailleurs, car il est très juste (pffff... pour le point Godwin, Acidu).

Alors, quand on voit ce qui est en train de se passer en terme de politique politicienne, il va nous falloir beaucoup d'intelligence, de patience et de sérénité, pour ne pas nous diviser au 1er pet de travers de telle mouvance à tendance gauchiste et à la réaction à ce pet de travers de telle mouvement gauchisant.

Bref, la dictature gouvernementale communicationnelle macroniste en train de s'installer à vitesse Grand V met de putains de bâtons dans les trous de ceux qui refusent ce coup d'état institutionnel. En effet, entre ordonnances jupiteriennes et décrets gattazesques, les progressistes ne savent plus où donner de la tête pour défendre les conquis sociaux du 20e siècle (devenus d'un ringard... mais, d'un ringard !).

Les salopards ont formidiablement réussi leurs manoeuvres pour coloniser la pensée collective, au point que même ceux qui subissent de plein fouet les effets de leurs "réformes" continuent à les défendre, persuadés qu'il faut passer par une saignée des services publics pour que ceux-ci puissent espérer survivre.

Anesthésié par les médias "mainstream" qui ont bastonné à longueur d'antenne (radio et télé), de "unes" (de magazines et de journaux) et de publications (Internet) la "révolution Macron", le "grand public" s'est laissé prendre au piège de la fausse "nouveauté" que constitue le triomphe du pion au service de la finance désincarnée.

Bref, face à ces attaques incessantes et répétées contre le plus grand nombre auX profitS d'un tout petit nombre, nous avons appris à baisser la tête et à accepter d'être payés comme des allemands, des anglais ou des américains.

Oui, avant les lois Hartz I,II, III et IV effectivement initiées par Schröder (comme le rappelle fort justement Benoît),  il y avait eu Thatcher au Royaume-Uni et Reagan aux USA. On nous a vendu une succession de fausses crises fabriquées de toutes pièces, associées à des déficits d'état tout aussi fallacieux, le tout articulé par des traités dégueulasses (européens, TAFTA, CETA) écrits par des pantins technocrates aux ordres de financiers sans états d'âmes.

Bref, tout a été soigneusement mis en place pour en arriver à la situation catastrophique dans laquelle nous nous retrouvons.

Alors, traitez-moi de "complotiste" si ça vous chante, mais je me rappelle un texte que j'avais écrit et posté (entre autres) ici-même en 2004 qui s'appelait "Ayons les nerfs, soyons les NER" (Non Économiquement Rentables).

Celui-ci dénonçait le fait que le n°2 du MEDEF de l'époque, Denis Kessler, avait pour projet de démonter les conquis sociaux du Conseil National de la Résistance (CNR), mis en place au lendemain de la 2e Guerre Mondiale et qui, entre autres progrès formidables, avaient apporté à la société française rien moins que la Sécurité Sociale et l'assurance chômage.

Lire le texte ci-dessous, pondu en 2003 par Kessler et signé par le Baron Seillière (N°1 de MEDEF de l'époque, condamné depuis pour malversations financières) et par lui-même, vous éclairera sur tout ce qui a méthodiquement été pensé, puis mis en place depuis cette période par les gouvernements successifs (faux socialistes et faux républicains), et qui est aujourd'hui érigé en véritable oeuvre d'art par La réjouissive République En Marche.

https://www.lesechos.fr/27/08/2003/LesEchos/18975-081-ECH_la-grande-transformation.htm

Si j'écris tout cette diatribe anti-gouvernemelamentable, ce n'est pas parce que j'espère, de quelque manière que ce soit, un réveil de nos professions (ce n'est plus l'endroit où je m'acharne à rêver). Je le fais parce que certains d'entre-nous semblent accepter ce que l'on nous impose et pour que chacun puisse décider en son âme et conscience et en connaissance de cause de ce qu'il compte faire pour résister... ou se résigner.

Ah oui... et puis, il y a ce qui suit, pour terminer cette joyeuseté.

Je sais que d'aucuns pensent que notre lutte de 15 ans n'a pas abouti à un progrès (le décret du 1er août 2016 sur les annexes 8 et 10 de l'assurance chômage, revenant à 507H/12 mois/date anniversaire).

Et je sais aussi qu'il en est d'autres (les mêmes et/ou d'autres) qui pensent que l'on est désormais tranquilles au niveau des intermittents du spectacle.

Hé bien, je peux vous assurer que notre spécificité catégorielle n'en a plus pour très longtemps et que Macron 1er et ses sbires sont en train de travailler à nous pondre de nouvelles ordonnances qui vont nous faire regretter Chirac, Sarkozy et Hollande réunis.

La vision que nous avions eue -en créant la Coordination des Intermittents et Précaires en juin 2003 à La Villette- est aujourd'hui un fait avéré : nous avons été le laboratoire expérimental des nouveaux modes de fonctionnement dans l'entreprise.

Super compétents, hyper performants, super flexibles, hyper bon marché, le MEDEF nous a longtemps observés, avant de mettre en place le modèle du travailleur idéal et rêvé. Au fil du temps, le CDD est alors devenu le mode de salariat majoritaire.

Bref, en créant une situation de crise endémique, en mettant les salariés sous tension permanente et en faisant gonfler le chômage de façon exponentielle, nos chers dirigeants ont créé les conditions pour pouvoir faire passer les pires saloperies, tout en stigmatisant les chômeurs (comme si le chômage était de la faute du chômeur !) pour parvenir, dans l'avenir le plus proche possible, à un retour à l'esclavage consenti par l'esclave (voir l'offre d'emploi de Père Noël de Pôle Emploi, stimulus de ce billet).

Mais, ces raclures de bidet n'avaient pas forcément prévu l'îlot de résistance que nous, CIP, avons constitué, jusqu'à gagner au Conseil d'État (plus haute instance juridictionnelle française) contre le Gouvernement, à propos de la convention d'assurance chômage de 2014, signée par notre cher Ministre du Travail d'alors, François Rebsamen, et déclarée illégale. Oui, oui... une convention signée par un ministre, décrétée hors-la-loi par la plus haute juridiction administrative !

Et si je nous remémore cette incroyable victoire (évidemment tue par les médias, alors que le chômage est le sujet numéro 1 de tous les responsables politiques), c'est parce que seule la lutte paye.

Et que, si nous baissons la tête contre Macron 1er et sa politique de vente des biens de l'État à la découpe, nous serons bientôt morts (en tant que force d'opposition active à l'ultra-libéralisme en marche et force de proposition créative pour une société moins pire).

Les routiers sont en train (rigolote, cette formule !) de se mettre à l'arrêt.
Le monde médical est en état d'urgence.
On fait la leçon à l'Éducation Nationale.
Même les flics sont "au bout de leur vie" (comme disent les d'jeun's).
J'en passe et des meilleures...

Nous nous devons (et leur devons donc) d'être à leurs côtés (heu... je ne parle pas des keufs, hein).

Et ce pour faire comprendre aux salopards qui nous compriment et nous oppriment, qui nous pressent et nous oppressent, qui nous mettent et nous soumettent, que cela ne pourra pas se passer aussi aisément qu'ils l'entendent. À nous de nous prononcer en la matière, alors...

Voili.

Ami calmant.

@+ Franck de B.
------------------------------


Le 29 septembre 2017 à 12:31, Cie Acidu < " target="_blank"> > a écrit :

Et un petit point Godwin !

:-P

Le 29/09/2017 à 12:06, mona roche a écrit :

Ca me fait penser à une petite histoire issue de la 2° guerre mondiale, "Quand ils sont venus chercher..." du pasteur Martin Niemöller


    «  Quand les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.

    Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate.

    Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.

    Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester.  »

Effectivement, s'il n'y a pas de forte mobilisation, tout le monde en pâtira, les intermittents y compris.

Tirer les acquis sociaux vers le bas, notamment les salaires, ne peut qu'être néfaste, ce n'est pas être totalement déconnecté de la réalité mais au contraire être parfaitement conscient d'où cela nous mènera.

Bonne journée

Mona Roche
Chargée de diffusion
Yeraz Compagnie
33 (0) 6 84 54 72 38
Le 29/09/2017 à 11:03, benoitpiel a écrit :
Houps!
un bout de texte à sauté, la source, exrait de : Monde Diplomatique sept 17 - Le modèle qui inspire M. Macron 

Début du message réexpédié :

Date : 29 septembre 2017 10:59:30 HAEC
Objet : Rép : [rue] Voila un MODÈLE qu'est pas fait pour les faignants,

"La population allemande, appelée aux urnes le 24 septembre, n'a jamais compté aussi peu de demandeurs d'emploi. Ni autant de précaires. Le démantèlement de la protection sociale au milieu des années 2000 a converti les chômeurs en travailleurs pauvres. Ces réformes inspirent la refonte du code du travail que le gouvernement français cherche à imposer par ordonnances. (...) Mis en place entre 2003 et 2005 par le SPD, (...) les lois Hartz (ex dir du personnel chez Volkswagen) fusionnent les aides sociales et les indemnités des chômeurs de longue durées (sans emploi depuis plus d'un an) en une allocation forfaitaire unique versée par le Jobcenter. le montant étriqué de cette enveloppe - 409 euros par mois en 2017 pour une personne seule - est censé motiver l'allocataire, rebaptisé "client", à trouver ou a reprendre au plus vite un emploi, aussi mal rémunéré et peu conforme à ses attentes ou a ses compétences soit-il. Son attribution est conditionnée à un régime de contrôle parmi les plus coercitif d'Europe" 
Un cas est donné plus loin : Jurgen Kolher, un graphiste indépendant berlinois de 63 ans sans boulot - car les grosses agences de graphisme cassent le prix - s'est vu convoqué par ce Job Center à 4h00 du matin pour bosser sur un chantier Btp en intérim ou il sera payé le soir même. S'il refuse, on lui supprime son indemnité.

Vous me direz que vous n'apprenez pas grand chose. (surtout les plus jeunes qui pour certains sont déjà la dedans ou pas loin)
Bon, une baisse catastrophique des salaires ne fait que commencer non? 
elle obligera bientôt au moins un tiers de la population à bosser pour des queues de cerises.
La fusion chômage, aides sociale c'est aussi la vision du revenu universel soutenue par certaines politiques à droite (voir d'autre, se disant de gauche?) en voilà la configuration!

Question :  l'intermittence du spectacle va vraiment très bientôt faire figure d'un régime archi privilégié non?

Encore une question : le retour au 507 heures sur 12 mois, n'était-ce pas une façon d'acheter notre silence? D'abord finir de massacrer les droits des autres régimes, ne pas mélanger aux luttes code du travail et autres, ces grandes gueules motivées d'artistes qui savent et peuvent défendre leurs droits bruyamment (cf 2003...) risque d'étincelle, de contagion!

Quand notre tour viendra nous occuperons des théâtres mais nous ferons figures de bourgeois égoïstes pris au piège de leurs beau discours sociaux... (et parmi les artistes certains seront d'accord)

Mais pardon, pardon! je suis gagné par le complotisme! (mais j'ai tellement honte je vous jure, je vais mal finir je le sais) un abonnement à vie Challenge peut être? ou au Point?

en cadeau : « Celui qui peut travailler, mais ne veut pas, n’a aucun droit à la solidarité. Il n’y a pas de droit à la paresse dans notre société. » Le chancelier Gerhard Schröder interviewé par Bild, 6 avril 2001 

Ben
Le 29 sept. 2017 à 09:39, JL des Goulus ( " target="_blank"> via rue Mailing List) a écrit :

Je suis abasourdi, affligé, consterné.... On en est arrivé là ?
C'est quoi cette merde ?
Plus d'éthique ? Plus de mesure ? Plus de limite à l'indécence ou à l'auto humiliation ?
Dites moi que c'est une blague...... 


De : Jean-Michel GAUDE < " target="_blank"> >
À : Liste Rue ECM le Fourneau < " target="_blank"> >
Envoyé le : Jeudi 28 septembre 2017 20h11
Objet : [rue] Voila un boulot qu'est pas fait pour les faignants

Salie, ma rue,
Au cas où ça intéresse quelqu'un, je fais suivre cette annonce pole emploi qui m'a été envoyée personnellement. 
Moi c'est dommage, je suis déjà pris : j'ai signé un contrat pour aller faire le Mickey à Eurodisney au même tarif mais en plus je paye mes repas et l'hôtel.
Et comme je suis pas un faignant, j'y vais.
La bise (fut venue)


Accueil Pôle emploi        Recherche d'offres d'emploi            Détail de l'offre d'emploi

PERE NOEL     AVIGNON -

Actualisé le 28 septembre 2017 - offre n° 061DMPH
Vous effectuerez une mission du 16 au 24/12/2017 de 13h30 à 18h30 en tant que Père Noël installé dans un chalet où vous accueillerez les enfants. Intermittents du spectacle et/ou comédien bienvenus. Une expérience de Père Noël est souhaité. 50€ net par jour soir 450€ net pour toute la durée de la prestation. Cachet intermittent possible
Type de contrat
Contrat à durée déterminée - 9 Jour(s)
Contrat travail

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