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Re: [rue] Lettre ouverte au Président de la République


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  • From: JL des Goulus < >
  • To: JL des Goulus < >, Michaël EGARD < >, Julien Travaillé < >
  • Cc: Coordination - Fédération nationale des arts de la rue < >, Liste rue < >
  • Subject: Re: [rue] Lettre ouverte au Président de la République
  • Date: Fri, 27 Jun 2014 00:38:42 +0100


Robin RENUCCI
Il n’est certainement pas anodin que le statut d’intermittent du spectacle soit précisément remis en question alors que ce que l’on peut appeler « le nouvel esprit du capitalisme » est à son apogée.

entaires
En cette période confuse rappelons
    que les artistes et techniciens du spectacle vivant n'ont pas de « statut », qu'ils sont des salariés du secteur privé comme les autres et qu'il serait impensable de les priver du bénéfice de la solidarité interprofessionnelle,
   que le régime particulier des annexes VIII et X est le corolaire de la brièveté et de la précarité des contrats de travail dits « d'usage », CDD habituels des artistes et techniciens du spectacle, qui privent les salariés d'indemnité de fin de contrat ou de précarité,
    que les entreprises qui ont recours à ce type de contrat cotisent à l'assurance chômage à un taux double de celui des autres entreprises,
    qu'exclure les plus fragiles d'entre nous, les moins inscrits dans le système, hors des régimes de solidarité, c'est aggraver leur exclusion sociale et la génération d'une société clivée, simplificatrice et violente.

  
    L'accord signé (et probablement bientôt agréé) est un boulet projeté dans le délicat édifice économique et social du spectacle vivant qui va, pour longtemps, freiner l'innovation et la créativité porteuses de développement.

    La mesure « réparatrice » concédée par l'État, si elle réduit provisoirement la fracture, embrouille toute perspective de résolution à long terme en mêlant dans les esprits la subvention sociale, la juste rémunération du travail et de la création, la subvention artistique, la mutualisation du risque social…

     Il n’est certainement pas anodin que le statut d’intermittent du spectacle soit précisément remis en question alors que ce que l’on peut appeler « le nouvel esprit du capitalisme » est à son apogée. Les nouvelles formes d’organisation du travail, les valeurs et les statuts qui sont privilégiés par cette dernière « métamorphose du capitalisme » ne sont plus celles qui avaient cours il n’y a pas bien longtemps : le salariat, la stabilité, le CDI… mais sont basés sur les qualités du « créatif » indépendant : la flexibilité, l’autonomie, l’initiative, l’engagement et l’individualisme, et sont relayés par des formules contractuelles de plus en plus individualisées, dans lesquelles le Droit du travail se dilue.

    Que le MEDEF se montre particulièrement acharné à briser le statut actuel des intermittents du spectacle devient à la lumière de cette analyse bien plus intelligible, si l’on suit la logique patronale. Mais c’est moins alors les artistes et les techniciens du spectacle qui sont en ligne de mire que la pérennité d’un statut prenant en compte et compensant en partie ce que leur activité comprend de risques de précarité et d’aléatoire. Or, précarité et aléatoire sont en passe de se généraliser et de toucher bien des secteurs autres qu’artistiques.

    En rabattant progressivement le statut d’intermittent, il sera alors aisé de l’appliquer à de nouvelles catégories professionnelles, le travailleur - tout travailleur - devenant un intermittent. On arrive à ce paradoxe d’une société exigeant de chacun qu’il entreprenne et se montre créatif et innovant, mais où le risque et l’incertain liés à toute création ne sont pas pris en compte et laissés à la seule charge de l’individu. Aussi, ne nous y trompons pas.

    En mettant en garde, en disant encore « c’est la culture qu’on assassine », on profère certes une vérité à prendre au sérieux. Mais n’oublions pas que c’est également tout un système de protection sociale, basé sur le salariat, qui est en ce moment, mois après mois, mis à mal.

    Dépeindre les artistes comme les derniers privilégiés est un contresens volontairement entretenu et destiné à les couper du reste de la population. Il serait plus judicieux de les considérer comme les premiers à avoir la malheureuse opportunité de pouvoir défendre un statut qui sera bientôt partagé par tous. C’est en pointant cela que les intermittents du spectacle peuvent tisser des liens et créer de nouvelles solidarités avec l’ensemble de la population. 

   Si certaines grandes productions pourront continuer à se produire et à tourner, c’est bien plutôt les créateurs plus modestes, les auteurs, les compositeurs, les interprètes, les artisans, les techniciens moins sollicités mais aussi plus proches de vous, qui pâtiront. Or, c’est oublier que c’est du foisonnement, et de l’émulation qu’il crée, que naissent bon nombre de créations. C’est nier également que seule la multiplicité, y compris la multiplicité des langues, peut être une réponse à l’unicité, à la massification, à la globalisation. Les petits projets artistiques « interstitiels » sont autant d’alternatives à une pensée unique et à un secteur culturel déjà souvent soit institutionnalisé et subventionné, soit soumis à la seule loi du marché.

Robin Renucci 

Robin Renucci sur France Culture, le dimanche 22 juin 2014, dans l'émission Changement de décor
 



Le Vendredi 27 juin 2014 1h26, JL des Goulus < > a écrit :


Bin oui.... C'est exactement ça.... les mecs qui gueulent, qui savent tout, qui critiquent tout, bien en dehors ou dans leurs dedans, mais qui ne se sont pas engagés dans la Fédé parce que la Fédé c'est pourri, c'est gnagnagna, et blablabla...

Personnellement, et surtout pas au nom de la Fédé, je vous dis "merde" messieurs !

Au lieu de voir que la Fédé, pour la première fois de son histoire, appelle à se mobiliser pour le 4 juillet et plus si affinités....
Au lieu de dire "purée que ça fait du bien que la Fédé réagisse en premier et de manière ferme et coléreuse à cette publication du journal officiel"
Au lieu de se fédérer et de se la faire tous ensemble, soudés et solidaires, vous venez pinailler et critiquer ???

Et bin, c'est du joli.... Nul "égard" envers toi Michaël, quant au Julien, il ferait bien de "travailler" sur son aigritude !!
Et je suis poli...

Jluc
 




Le Jeudi 26 juin 2014 21h29, Michaël EGARD < > a écrit :


et qui, quand elle parle des plus précaires, se plante dans les chiffres: 6 chômeurs sur 10 NE SONT PAS indemnisés...

Le 26 juin 14 à 21:02, Julien Travaillé a écrit :

lettre ouverte de la fédé qui ne fait même pas semblant de signaler que cet accord va surtout toucher plus précaires encore que les intermittents...
paye ton corporatisme



Bonsoir la Rue,

Voici, en pièce-jointe, la lettre ouverte de la Fédération des arts de la rue à François Hollande, Président de la République.
Elle fait immédiatement suite à l'agrément de l'accord Unédic.
Elle a également été transmise à Manuel Valls (Premier Ministre), à François Rebsamen (Ministre du Travail) et à Aurélie Filippetti (Ministre de la Culture).

A bientôt,

---
Julie Mailhé,
Coordinatrice

Fédération Nationale des Arts de la Rue

Tél: 01.42.03.91.12 / 06.33.81.22.93


<Pièce jointe.jpeg>



<Lettre_Ouverte_Fédération_Nationale_des_Arts_de_la_Rue.pdf>

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