Salut, c'est Franck de Bourgogne.
Oui Tomboul, ton message et ton expérience sont malheureusement le symptôme et l'_expression_ de ce qui nous arrivera de plus en plus si nous jouons les résignés face à ces pratiques de plus en plus répandues : tu as de quoi avoir "la tête fissurée" et "le doute qui s'installe en toi". Il m'arrive très souvent de faire un plan gratos car je suis motivé par la beauté, l'intérêt et/ou la force du projet qui ne pourrait être réalisé sans cette participation gracieuse. Mais, dans ces circonstances, je revendique d'avoir le choix de le faire ou pas. Or ton témoignage sur ce que tu appelles à juste raison "des pratiques douteuses" nous montre bien que ce qui t'es arrivé t'a été imposé et nous savons que ce type d'histoire a une fâcheuse tendance à se multiplier par les temps qui courent. Pour que l'individu ne se retrouve pas isolé face à un employeur institutionnel (ou pas) mal intentionné (ou pas), une seule issue : instaurer un rapport de force qui lui soit favorable afin qu'il puisse efficacement faire valoir ses droits. Pour ce faire, il a, nous avons besoin du cadre et des repères que constituent conventions collectives et droit du travail, mais nous devons les mettre en avant collectivement : relire à ce propos les messages d'alerte justifiés des nordistes Thierry D. et Fabrice L.H. Ce sont également les raisons pour lesquelles je suis un peu trop présent sur cette liste actuellement. De plus, je crois que nous sommes désormais mûrs - parce que fatigués, dégoûtés, révoltés,... (mettez les qualificatifs qui vous conviennent le mieux) par les pratiques et la gouvernance de ceux qui président à nos destinées - pour envisager une réponse forte, adaptée et à notre manière à ce que la grande majorité d'entre-nous est contrainte de subir. Si je n'ai jamais lâché cette Liste Rue, c'est parce que j'ai la conviction que c'est d'un endroit comme celui-là que pourrait démarrer un vrai mouvement créatif et efficace capable de renverser la vapeur tout en étant symboliquement fort. Parce que c'est toujours de la rue que la vox populi s'est faite entendre pour changer le cours des choses. Mais, pour y parvenir, il faudrait que nous soyons un nombre certain à commencer à ruer... Voili.
@+ Franck de B. ---------- "Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs." DÉCLARATION DES DROITS DE L'HOMME ET DU CITOYEN - 1793 Article 35. ------------------------------ > Date: Mon, 8 Aug 2011 18:53:55 +0200 > From: > To: > Subject: [rue] Avignon, Chalon, Aurillac, Castelnaudary, etc ... autre témoignage de pratiques douteuses > > Salut > > Au regard de ce je lis sur cette liste et sur notre schizophrénie ambiante, > Je ne peux m’empêcher de vous témoigner ce qui m'est arrivé ce WE suite > à un remplacement que j'ai fait dans une fanfare. > > Le responsable ce cette fanfare m'appelle pour faire une date avec eux, > il me confirme qu'il y aura un cachet. > C'est une pénia qui sévit essentiellement dans le sud ouest de la france > et qui joue "Paquito", "Vino Negro", "Copla di morena" etc ... > y compris "le petit bonhomme en mousse", essentiellement des reprises > très populaires > Les fêtes dans cette région sont très populaires, beaucoup de jeunes y > participent bénévolement dans le comité des fêtes qui organise. > L'alcool y est un acteur essentiel, si t'es une fanfare et que tu ne > joue pas "Paquito" passe ton chenim !!! > > Le contrat terminé on rempli les guichets uniques, et je fini par > réclamer au chef trésorier de la fanfare le chèque du net ... > On me réponds : > - "on ne t'as pas dit ? nous ne touchons pas de net, comme ça on peut se > faire des déclarations sans que cela coute trop cher à l'organisateur > etc ... " > > Il parait qu'ils ne seraient pas les seuls à faire ce genre de pratique ... > J'avais l'habitude des bandas qui se payent au noir, mais pas l'inverse ... > > Quelle déception !!! > Du coup le responsable qui m'avait appelé pour venir jouer avec eux, se > sentant mal à l'aise, a fini par me payer de sa poche l'équivalent du net ! > > Il y en a même un dans le groupe qui me dit, que cette année, il n'avait > pas réussi à faire son nombre de cachets suffisants pour être admis au > allocations, du coup il a fait 30 dates sans rien toucher, déclaré des > impôts la dessus, pour finir par se faire virer des assedic ! > > Ensuite quand j'entends parler de conventions collectives impraticables > pour 80% d'entre nous, de contrôles à Avignon, de droit du travail des > artistes, d'Aurillac ou de Chalon, de Catherine à Castelnaudary qui > n'est pas la seule à faire ce type de proposition (voir les innombrables > rencontre de fanfares amateures) etc ... > j'ai la tête totalement fissurée ! > > Heureusement que sans prétention, j'aime avant tout jouer et échanger de > la musique dans la rue ! > C'est principalement pour cela que je me retrouve à faire ce métier pour > finir par jongler, la tête bourrée de compromis, avec des droits bourrés > de paradoxes, d'incohérences, très éloignés des réalités et de l'essence > même de l'action culturelle (dans un sens très large, totalement opposée > à toutes notions d'élitisme ...) mais pourtant nécessaires. > > Tomboul |
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