Salut Michel,
Je n'ai malheureusement pas pu assister au CA de la Fédé hier et je ne peux donc présager de ce qui s'y est dit, mais il est vrai - et la réaction de Jean-Luc nous le rappelle - que nous sommes actuellement dans une période trouble. Face à un risque global, nous tendons à nous replier sur notre petit secteur d'activité en espérant que ça va passer. J'aurai aimé aussi que dans les 15,3 secondes dont tu as disposé tu aies pu garder assez de sang-froid pour oublier que vous veniez de gagner un concours pour te rappeler que tu venais de la Rue et que c'était important que tu en parles à la France des téléspectateurs. D'autant que j'ai trouvé la vanne de Nagui, qui dit devant des millions de téléspectateurs que le premier prix (des instruments de musique) revenait aux seuls qui n'en ont rien à foutre, assez condescendante. C'est vrai, à quoi ils vont vous servir ces instruments bande de bricoleurs! On n'a besoin que des cartons pour faire de la Rue, bravo pour la répartie! Nagui est un as des vannes à 2 balles, c'est aussi pour cela qu'on l'aime... Non, tu as eu raison de parler de l'intermittence. Tu as eu raison de te planter entre un métier un statut et un régime d'indemnisation chômage. Le public ne connait rien des subtilités sémantiques qui animent Jean-Luc. Tu as eu raison, 100 fois raison, de le faire sur un plateau plein de permittents qui permettent aux producteurs de baisser leurs coûts et d'augmenter leurs marges. Ce n'est pas à des spécialistes du droit social que cette émission s'adressaient, mais à ceux qui vont nous voir (je l'espère) réagir dans la rue comme en 2003 quand les syndicats vous sacrifieront sur l'autel des négociations UNEDICs. Autant les mettre au parfum à chaque occasion qui se présente (rassurez-vous, elles seront rares). Ceux qui étaient dans la bagarre à l'époque doivent se souvenir -et ceux qui n'y étaient pas apprendre- que le conflit a permis à des "saltimbanques" (je cite le ministre de l'époque) d'être perçus peut-être pour la première fois comme des travailleurs salariés par la population, et des travailleurs qui rament le plus souvent. Faute pour nous d'avoir su entretenir ce message, le terme d'intermittent bien travaillé par nos politiques et syndicats en 10 ans est redevenu synonyme de privilégié et de parasite. Il faut recommencer à expliquer qui nous sommes, tu as juste planté une petite graine. Bravo! Nous sommes à nous seuls responsable du déficit de Pôle Emploi si on en croit la cour des comptes et ceux qui relaient avec complaisance son rapport tronqué. Rendez-vous fin 2013 pour nous faire passer à la caisse! La reconnaissance de notre secteur, qui est une vraie victoire de la Fédé, ne doit pas nous faire oublier que la menace est à notre porte. Face à cette menace, on voit émerger un replis ultracorporatiste: l'audiovisuel devient l'ennemi du spectacle vivant, l'artiste de ThéaââÂââtre est l'ennemi des zycos ou des loqueteux de la Rue. Ce replis ne fait que nous diviser, nous disperser, nous éparpiller façon puzzle au moment où il faut se retrouver et se réunir pour défendre ensemble un intérêt commun.... Dans la réforme qui s'annonce la Rue restera, malgré tout le respect que nous essayons de conquérir, le terrain de jeu des gueux, tout juste bons à jouer avec des cartons et des bouts de tuyaux face à des formes d'_expression_ reconnues comme plus honorables. J'ai envie que les technicos de Nagui passent en CDI au régime G pour préserver ceux qui ont réellement besoin des annexes VIII et X pour s'exprimer et en vivre décemment. Pas étonnant qu'il ait tiré la tronche, le direct ne pardonne pas et ne se coupe pas au montage! Ce n'est pas en parlant de la Rue -qui n'a même pas été foutue de se préserver une place vitale pour elle dans la nouvelle convention collective du privé- que l'on aura la moindre chance. @+ Thierry Le 14/11/12 11:12, sicalines a écrit : " type="cite"> De Michel de ZIC ZAZOU |
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