Oui Chtou moi aussi ça m'interroge, ce silence, ce peu de mobilisation cette im-mobilisation J'y vois plusieurs raisons d'abord celle que nous sommes tous, presque tous, mobilisés pour survivre quand quelqu'un est malade, quand quelqu'un a des soucis d'argent, il est rare qu'il le clame sur les toits on se fait discrets, on fait le gros dos, on s'accroche à ses os, et au peu de lard qu'on trouve et on se préoccupe d'abord de ça et puis, dans cette crise de fond qui nous touche, il n'y a pas un Etat en première ligne, qu'on peut stigmatiser non, ceux qui nous lâchent, qui nous trahissent, ce sont ceux qui sont au cœur de notre engagement: les élus locaux, de presque tous les bords. A tort ou raison: la baisse des dotations locales est forte et, qui plus est, elle s'étale sur 3 ans... nous n'en sommes pas au bout. Ils nous préfèrent leurs indemnités, les ronds-points, autre chose... Désespérant. Et demain ce seront les conseils généraux qui vont nous lâcher. puis les régions. Mais après on te dira qu'il est inutile de voter. Et pourquoi ne sommes-nous pas vent debout, dressés pour défendre ces dispositifs -CNARs et autres- que nous avons lutté pour obtenir ? Incroyable, non ? Et bien parce qu'ils sont décevants, forcément décevants. Qu'ils ont leurs soucis de boutique, leurs choix artistiques, leurs contextes politiques, leurs contraintes économiques, (et les préoccupations de carrière de ceux qui les dirigent)... et qu'ils peuvent peu finalement. Ce qui fait que rares sont ceux qui en profitent, souvent ce sont les mêmes, et que plutôt que de représenter une solution, ils se rangent avec nous du côté du problème. Quand tu vois le sort de ce Boinot dont on a tant rêvé, sur lequel nous avons construits des espoirs étayés, par rapport à la Scène Nationale c'est le pot de terre contre le pot de fer. Un souffle. Plus rien. Ecoeurant. La militance flamboyante, tu aurais plutôt tendance à la faire vivre du côté des Zadistes que des intermittents, en ces temps parce que le problème nous échappe tellement dans nos petits périmètres. C'est comme les acquis sociaux. Acquis à qui ? La "vraie gauche" sociale fonctionne depuis des lustres sur l'idée que ce qui est gagné d'un côté (du côté de la fonction publique ou des grandes entreprises plus précisément) profite à tout le monde. Des années qu'ils brandissent ce bréviaire: on lutte pour tous, nos salaires d'aujourd'hui seront vôtres demain. Sauf que ça n'est pas vrai. Il y en a qui ont des acquis et d'autres qui ont que tchi et n'en auront jamais. Et depuis des années. Mais ça n'empêche pas nos belles âmes de clamer à tous vents que la défense de leurs avantages est celle de nos avantages, et de se refiler les postes de père en fils, d'aménager de beaux appartements à leur secrétaire sans scrupule ni question etc... Pas la peine de faire un dessin. Du coup, la "vraie gauche" n'a quasiment plus de crédibilité dans notre beau pays, cramponnée qu'elle est à ces petits privilèges qu'elle a grapillés sans se soucier vraiment de l'intérêt général et de la situation lamentable dans laquelle nous sombrons. 15 ans que je m'appauvris. Comme presque tous d'entre nous. Mais tu vois, je préfère me battre pour un revenu de base décent pour tous et sans condition que pour notre petite chapelle maintenant. Je crois que le projet culturel dessiné par De Gaulle sous couvert de Malraux n'a plus pour seule pertinence que de faire vivre et bosser des gens plutôt intéressants mais c'est tout. Que le reste est ailleurs comme nous l'avons dit: L'Art est Public, mais personne n'a compris (pris avec lui) parce que, feignasses, on s'est arrêté là et que nous n'avons pas tiré toutes les conséquences de cet énoncé, y compris qu'il remettait en cause la place qu'on se donnait. Comme Rue Libre qu'on a gardé pour nous. On est généreux dans nos dires mais petits dans nos têtes. Trop petits. Avec nos risettes au Ministère pour avoir nos hochets comme des grands ! Le seul intérêt de l'histoire est qu'il ne nous laisse plus de choix pour nos créations. Il faut qu'elles aient du sens. Qu'elles soient d'impérieuse nécessité. Parce que personne ne les attend et n'en a quelque chose à carrer. Faut être sacrément motivé. A part ça, je travaille sur une idée de "permaculturel" qui ne va rien sauver mais peut-être nous ré-inventer une nécessité. Je me raccroche à ça. Faire son colibri. Faire sa part. Bise Pierre Le 18/03/2015 12:05, Gildas Puget a
écrit :
" type="cite"> Je me rappelle d’une fin de matinée d’une clarté ensoleillée, en plein coeur de l'été, au Carmel, à Chalon. -- Pierre Prévost Cie Acidu 01 48 58 82 00 06 07 27 75 57 www.acidu.com
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