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Re: [rue] [listenationale] Re: Le rêve commun


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  • Subject: Re: [rue] [listenationale] Re: Le rêve commun
  • Date: Wed, 18 Mar 2015 18:33:15 +0100

C’est quoi un CNAR ?

Et sinon, tout l’monde s’affole là… "hé les gens, hé les Cies, vite-vite, venez défendre le bien commun »… mais bon, y’a pas que les chars dans la vraie vie ! quand, (par exemple), il y a eu l’annonce d’un gros festoche (La Défense Tours Circus, avec plus de 600 000 de budget annuel dédiés, donc aux Arts de la Rue) qui s’est fait radier/rayer de la carte d’une pichenette, vous étiez où M’sieurs-Dames ? Qui a répondu-bougésoncul-alerté-gueulé-etc… ?

Sinon, moi, j’aime beaucoup les « exemples pitoyables »  de Jean-Luc, voilà…

Bon allez, je retourne égoïstement bosser sur ma dernière créa et sur l’orga de mon festoche, mais ne vous dérangez pas, continuez à ne surtout pas me demander si je vais bien, si on a finalement réussi à récupérer les 25% qu’on voulait nous virer de notre sub…et si je m’en sors avec la compagnie, parce que c’est vraiment pas la direction artistique/organisation/programmation/graphisme du festival qui me fait vivre… Non, non, pas de soucis, ne vous dérangez pas. Tout va très bien… 

Francis (tiens dans Francis, y’a CNAR à l'envers…)
Et ça m’a fait plaisir de dire des conneries sur la liste, ça faisait longtemps…



Le 18 mars 2015 à 17:21, frederic Duperray < "> > a écrit :

Cher Jean Luc
je te remercie pour ta réponse
Juste prends là pour ce qu’elle est.
Quand je dis que je cherche à rentrer en contact et que je me trouve devant un mur de silence je ne crois pas être le seul devant ce vide , ce manque de lien donc ce manque d’intérêt
(est il général ?) ne m’est pas réservé !
Quand je parle de « Nous" je ne crois pas parler d' autre chose que de l’intérêt général.
Mais quel bien grand mot ,bien général mon général !!
 Qui est nous? Qu’est ce que l’intérêt général ?
Tu donnes bien des exemples qui montre que ce « Nous » c’est flou !
Dans cette situation c’est dur de se motiver comme étant un « Nous" alors que jamais on ne m'a répondu comme appartenant à ce « Nous » 
Alors quoi il faut faire le colibri dans son petit coin mouais bon !
Je ne sais plus trop à vrai dire
fR
PS J’ai peur que le vote FN soit un peu plus compliqué à analyser que juste d’y voir un égoïsme

Le 18 mars 2015 à 16:06, JL des Goulus < " class=""> > a écrit :

L'intérêt général.... Tu connais, Frédéric ?

Pas facile, voire même extrêmement difficile à mettre constamment en avant, quand tu milites.
La Fédération, jetée d'un revers de la main ou objet d'une phrase assassine de mon cher Pascal Larderet, est constituée d'une majorité de personnes qui ont l'intérêt général en ligne de mire.
La Fédération et les Fédérations peuvent toujours appeler à se mobiliser via leur président(e)s, via leur bureau, via leur C.A., il n'en reste pas moins que chaque adhérent est "gens responsable" et se détermine en fonction de lui-même ou de sa compagnie (et encore.. pour la compagnie, il n'y a pas tant de personnes qui veulent se battre pour l'Intérêt Général). POINT. La fédération peut toujours appeler, gueuler, militer, si les contraintes de chacun, si l'envie de chacun n'est pas là, que veux tu qu'elle fasse de plus ?

Ta phrase, écrite en super police, est d'une grande clarté quant à TON intérêt personnel. Puisque le directeur du CNAR ne daigne même pas répondre à mon courrier, je ne vois pas quel SERAIT MON intérêt à le défendre !

Est-ce que nous pouvons te donner tort ?

Bin non, à part que ce genre de pensée et de réflexion est le même que celui de tous les gens qui votent FN : moi d'abord, et la solidarité ensuite.
C'est humain, je te rassure. Hubert Reeves dit aujourd'hui que l'intelligence a trouvé ses limites. Quand l'Homme, seul espèce sans race, en est à éliminer plus de 50% des autres espèces et se sans ciller, et qu'il en ait à piller la Terre de manière éhontée comme si elle lui appartenait, on est en droit de se dire qu'à un moment la Nature va nous le faire payer très cher. Seras tu, comme les tortues (30 millions d'années d'existence) capable de t'adapter aux changements climatiques importants qui vont arriver d'ici peu ? Est ce que ton intelligence n'est pas pour l'instant ce que tu penses être ta meilleure défense ? Je ne te demande pas de répondre à Hubert Reeves, mais à beaucoup d'humilité nous devrions nous consacrer. 

Il est bien là, notre problème : en choisissant d'être à l'intérieur du système, donc d'en accepter les codes et les règles pour essayer de les changer, nous avons pour l'instant totalement failli. C'est raté. Et non seulement ça, mais les anecdotes fourmillent quant à une sorte de hiérarchie culturelle dans notre milieu pourtant si étroit, et l'arrogance quand ce n'est pas le mépris des uns vis à vis des autres. Nous sommes des pauvres qui nous engueulons pour que les autres pauvres nous refilent leurs miettes. C'est pitoyable mais c'est comme ça. Et les exemples sont florès depuis 30 ans.

Exemples pitoyables ?

- Quand un directeur de Cnar dit à une compagnie de deux personnes "De toute façon, dans les arts de la rue, il y a sept personnes qui font ou défont la rue" avec un beau mépris dans la voix.
- Quand un autre directeur de Cnar dit à un chorégraphe "Ce que tu fais, j'aime pas, c'est abscons et intellectuel, mais il parait que tu es l'avenir et qu'il faut t'aider"
- Quand notre représentante au Ministère dit de la Fédé " Cette Fédé est nulle, il n'y a plus que des gens non conventionnés et qui ne sont pas dans les dossiers"
- Quand l'appel d'offre de la nouvelle direction d'un Cnar est complètement bidon et déjà décidée par avance.
- Quand un directeur de festival a la direction de 6 ou 7 festivals.
- Quand la même compagnie est soutenue par 6 ou 7 Cnars.
- Quand un directeur de lieux publics reste en place quelques 13 ans.
- Quand des Livchine et des Larderet gueulent comme des fous, mais avec un égocentrisme et un sens du calcul bien acéré.
- Quand un dir artistique s'étonne de ce que le fait d'adhérer à la Fédé ne lui donne pas plus de contrats et du coup, il démissionne.
- Quand les vieux de la rue se réunissent entre eux avec leurs poulains pour les adouber du haut de leur vieille expérience.

Et on peut les multiplier ces exemples... Et alors ?
En même temps, toutes ces personnes se battent, souvent pour des choses qu'elles ont initiées et qu'elles ont envie de voir continuer. La bataille ne doit pas, ne doit plus être interne à notre secteur, tellement mal lotis nous sommes.
Là, ou nous devons nous battre, c'est toujours pour une reconnaissance de nos choix à jouer dans l'espace public. C'est une philosophie que de vouloir jouer pour tous , sans distinction de classe sociale, que de vouloir péter ce foutu théâtre bourgeois.

Oui, aujourd'hui, nous n'en sommes plus à rêver, tellement la situation est critique et pas du tout positive. Mais c'est bien aujourd'hui qu'il faut gommer son "petit soi", passer au dessus de "l'entre soi" et se battre plus sur des libertés menacées, et affirmer avec force nos rêves et nos utopies. Les Cnars sont dans et avec la Fédé. la Fédé, via son ancien président a aujourd'hui une portée politique avec son "L'art est public". Les Cnars ne sont pas la panacée, mais ce n'est pas une raison pour les mépriser ou leur tourner le dos.

Nous sommes tous dans la même galère...

mais sans doute vais JE me faire quelques "amis" nouveaux aujourd'hui : Merci Chtou et Frédéric !!!

JLuc

 



Je me rappelle d’une fin de matinée d’une clarté ensoleillée, en plein coeur de l'été, au Carmel, à Chalon. 
Dans le petit jardinet en hauteur, nichée entre les pierres, se tenait une réunion de la Faiar.
Une pile de plaquettes à la main, je cherchais les boîtes, ces fameuses boîtes de pros.
Un petit rituel sympa, des bouquets de plaquettes plantées dans des vases en carton, j’aime bien, ça déborde, c’est désespéré, inutile, conquérant, bordélique.
La Faiar par contre, je trouvais ça louche. 
Encore un truc des vieux grigous, qui veulent photocopier leur rue façon eigthies… une formation pour diriger une compagnie?
Ils en ont fait, une formation pour diriger leur compagnie, les formateurs?
J’allais passer mon chemin mais parmi les auditeurs, il y avait Djamel, des acidus. Ha, tiens, un frère de rue... C’était ptet intéressant quand même. 
Je jetais une oreille.

Je n’ai pas eu le temps de rester, mais j’ai attrapé au vol des statistiques sur les compagnies de rue qui m’ont frappé.
Je n’en ai plus la teneur exacte, pour moi ça reste dans ce genre: 50 pour cent des compagnies disparaissent au bout de deux ans, 75 pour cent au bout de cinq ans. Je n’avais pas réalisé l’incroyable turn-over de notre milieu.
Il y a des centaines de créations de compagnies, des milliers de nouveaux artistes qui émergent tout le temps.
Mais tout le monde dégage, et rares, très rares sont ceux qui durent.
Notre milieu est un milieu de jeunesse, de passage.
Mais nos anciens, et nos âges mûrs, sont très peu nombreux.
La difficulté croissante de tenir l’intermittence n’arrange rien.

Qui va se mobiliser pour un Cnar?
Le circassien de 23 ans qui monte son premier spectacle avec ses potes, la danseuse de 21, en duo avec son amoureux?
Le musicien de passage dans une compagnie, le technicien embauché pour l’occaze, l’étudiant jouant pendant ses vacances à Aurillac?
Ils s’en foutent du Cnar, ils ne savent pas ce que c’est, ils se disent que c’est un truc de vieux, un centre névralgique pour apparatchiks du réseau.
Normal.

J’y suis, au Cnar de Niort.
En plein dedans, dans cet immense espace, tout seul, ce matin.
Je culpabilise un peu d’écrire ce message… j’ai tellement de choses à faire.
Mais le silence morne de ces listes, ça me pèse, il faut que je vous dise tout ça, pour passer à autre chose.
Quand je suis arrivé, il y avait réunion des Cnars.
Tous. Ils étaient tous là, vous savez, les pontes.
Morizur, Songy, Jacob, Papelard, Aubry, Garcia, de Beaufort... heu… il m’en manque, bon je ne les connais pas tous.
J’aurais eu dix ans de moins, j’y serais arrivé dans le même état d'esprit qu’au Carmel à l'époque, pour la Faiar.
Maintenant je les vois comme ils sont.

Des individus, des citoyens. Des personnalités, des rêveurs, comme nous tous. Des femmes et des hommes qui se battent pour faire exister des boutiques comme ces Usines Boinot.
On pourrait penser que ce sont de grands cargos, rien du tout, ce sont de petits paquebots, des budgets insignifiants face à nos scènes nationales.
En pleine tempête, eux aussi. 
C’est sidérant, qu’on ne soit pas tous à leur côté, à se mobiliser pour que ça existe. C’est quand même fait pour nous?
          Ça c’est faux surtout quand tu cherches plusieurs fois à rentrer en contact, que tu envoies divers dossiers et documents et que tu n’as même pas droit à une réponse même du genre ça ne nous intéresse pas …..
Ça veut dire quoi fait pour nous ? 
Qui est nous ?



On dirait que tout le monde s’en fout.
Je crois que c’est le cas.

Je prépare le terrain, en attendant le reste de l’équipe.
Le dos en vrac, je boitille pour aller chercher mon café dans cette immense sale, la Volière, un fantastique outil de travail pour les compagnies, modulable, coloré, parsemé de sculptures métalliques, de photos de compagnies, d’affiches de festivals.
Des traces de nous.
L’accueil ici est humain, chaleureux, attentif.
On se bouge pour vous donner tout ce dont vous avez besoin pour créer.
Tout est possible, en plein centre-ville, vous avez un budget, de l’espace, le savoir-faire, l’intelligence.

Tout seul dans la grande Volière, ce matin, je vous jure les amis, je me dis, quand même, c’est con.
C’est con qu’on ne se bouge pas plus ensemble. Combien d’entre nous auraient encore pu profiter de ce lieu unique?
Ecrire ses histoires avec cet outil?

Tant pis pour nous, c’est foutu.

Ce lieu, on l’a perdu.


















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