(avec la bonne adresse mail, c'est mieux)
Je suis en pointillés (très larges) la vie de La Rue depuis quelques années, et c'est la première fois que je me permets d'intervenir.
Je ne crois pas que ce soit une très bonne idée de sortir dans la rue le 1er mai.
Quand on travaille dans l'art et le spectacle on le sait : l'être humain fonctionne aussi (apprend, aime, déteste, se socialise) par imitation.
Si les artistes sortent avant le 11 mai, ça peut donner quelque chose de pas très bon.
Si les hôpitaux, à partir du 14 mai (1er mai + 5 jours d'incubation + 7 à 10 jours de maladie moyenne avant sur-inflammation nécessitant hospitalisation) se remettent à déborder, il va falloir tout recommencer depuis le début.
Pourquoi ne pas s'investir dans un projet en décalage ?
Le 1er mai 2020 : aura lieu le 1er juin 2020.
Avec des précautions (c'est prévisible), mais au moins on n'aura plus besoin d'attestation.
31 jours.
Et ça peut sauver des vies.
Et aider l'hôpital qui a la tête sous l'eau.
Juste 31 jours.
31 jours de patience et de créativité pour inventer un 1er juin 2020 digne de ce nom, digne de tous les 1er mai.
On n'abandonne pas nos droits TEMPORAIREMENT pour rien : on sauve des vieux. Et des gros. Et des diabétiques, des fumeurs, des cholesteroleux, des séropositifs au HIV, bref, plein de gens qui ne passeront pas tous entre les mailles de la Covid-19.
Temporairement : on donne beaucoup de notre liberté, mais on le fait par solidarité (égalité [devant l'accès aux soins] + fraternité/sororité).
Juste 31 jours. Pour un bel exemple de 1er mai solidaire (avec les vieux, les gens aux poumons pourris, les obèses et toute la clique des gens bancals qui ne peuvent pas se payer le luxe d’un nénuphar dans les poumons).
Non ?
Allez, prends soin de toi La Rue,
Et prends aussi soin de nous tous,
⭐🍀
Adeline Gasnier