Franchement je me relis avec distance
Si je vous ai blessées, Mesdames, je m’en excuse car tel n’était pas le but.
Des solos, j’en vois j’en ai montés, et vous savez à l’Unité, nous avons reçu 235 compagnies, et souvent il y a des crashes- tests à la fin, et des solos aussi.
Alors on se parle librement, on fait des critiques, on essaye d’être constructif.
Il y a eu une époque vers 1990 j’avais écrit ; j’en peux plus des échassiers, oui il n’y avait plus que des échassiers partout, ça me fatiguait même si le groupe Malabar et Paillasson était carrément puissant
Maintenant on n’ose plus parler, c’est trop tendu. Dire sur les réseaux sociaux, j’ai fort peu apprécié la pastille X , c’est condamner la compagnie. On est terrorisés à l’idée de parler à des amis qu’on aime pour leur faire des réserves. Alors tout le monde se complimente, un nuage de bienveillance envahit tous les réseaux.
j’ai une sorte de sentence qui me poursuit, elle est de Valère Novarina
“ ce qu’il ne faut pas dire c’est ce qu’il faut dire”
Tout le monde a peur d’écrire, la crainte de se faire canarder, comme si ce territoire était miné.
C’est dommage, les conneries ça fait avancer la pensée.
On a écrit un bouquin avec Hervée avec nos petites théories et nous racontons que nous avons avancé grâce à des remarques fort désobligeantes
et qui nous ont fait très mal.
J’aime bien les polémiques, mais là cela ressemblait par instant à un peloton d’exécution
Le théâtre c’est avant tout un jeu.
Jacques Livchine