J'aime toujours autant te lire laurent driss
Date: Sun, 9 Sep 2012 00:07:18 +0200 From: To: CC: Subject: Re: [rue] Une colère ça me désole que le théâtre t'ennuie à ce point là et que tu continues d'y aller. ça m'ennuie ce faux débat sur le public populaire. Le public populaire tu l'aimes pas. Si tu veux le rencontrer va au café-théâtre. Et puis aussi ça m'emmerde que tu catégorises le public. Dans la mesure où on a mis en place une hétérotopie, qu'elle soit dans le théâtre ou dans les rues de festival, t'as du public averti, ils savent où ils vont. Si tu vas à la messe du dimanche pour y affirmer que dieu et la Création c'est de la foutaise tu vas être mal reçu et ça va t'agacer. Toi Jacques, je me trompe peut-être mais j'ai l'impression que ton combat c'est de faire société, et pour y parvenir tu as besoin d'un public varié, comme la société. C'est la matière que toi tu travailles, (et je te tire mon chapeau, ta description des kapouchniks fait rêver, comme une image du TNP à l'époque de ses salles ambulantes), mais bien qu'une œuvre n'existe que lorsqu'elle est partagée, le choix du public est rarement l'affaire de l'artiste. Bien sûr que l'artiste aimerait que son travail touche le plus grand nombre, mais si le type a besoin d'une salle de théâtre pour travailler les lumières les silences, s'il a besoin de cet espace vide afin d'y trouver la qualité qu'il recherche, c'est juste dommage que les gens préfèrent aller voir une star de la télé plutôt qu'un truc chiant... "les français sont des veaux.." c'est pas nouveau. Oui c'est dommage qu'il n'y ait pas plus de gens dans les salles de théâtre, dans les musées, les galeries, les bibliothèques, les cinémas d'art et d'essai, etc. Mais c'est ni la faute de l'artiste, ni celle du programmateur, commissaire, curateur, producteur... Si on a choisi la rue c'est aussi pour ça, pour donner envie, pour ouvrir, pour réaffirmer que la culture (désolé pour le gros mot) c'est important pour l'humain, cet animal fondamentalement social et qui aspire à la verticalité. Et je trouve beaucoup plus intéressant de faire des kapouchniks plutôt que de cracher sur les autres en face qui se retrouvent, eux aussi, dans l'entre-soi. Enfin, si tu veux saboter une représentation, si tu veux exister en face des notables qui s'y rendent, rien de plus facile, et je te livre une idée que l'on m'a transmis. Tu achètes tes billets, tu te rends au spectacle, tu écris un truc bien foutu et tu le donnes depuis la salle, avant que le spectacle ne commence. Tu auras toute l'audience pour toi et ta troupe, tu feras la une des journaux et tu auras été vu et entendu. (et vous êtes nombreux à l'unité, t'as tout ce qu'il faut sous la main) Ou alors tu les laisses tranquilles dans leur boîte noire, et tu fais ton boulot. Pourquoi tu veux qu'ils sortent de la boite noire ? Pour nous laisser plus de place ? Où ça ? dans la boite noire ? Je suis pas sûr que tu ne te trompe pas de cible. C'est pas le théâtre qui est en cause, c'est la société. C'est pas le théâtre qui dessine les grandes orientations. Non le théâtre est aussi un mouvement de résistance aux travers que nous empruntons, nous, français, nous qui avons délégué notre pouvoir à l'ami des grandes entreprises du cac 40, nous qui avons voté à 20% pour le parti xénophobe, nous qui sommes des millions à regarder la télévision plus de trois heures par jour, et c'est pas un mal qu'il y ait des relation publics pour faire venir dans les salles des collégiens. En fait je comprends ni le sens ni l'origine de cette colère viscérale contre le théâtre. Je me suis pris de bonnes claques au théâtre, ça a marqué, ça a nourri, putain c'est bien le théâtre ! Tu vas pas aller brûler les rayons poésie et philosophie d'une bibliothèque parce que les camionneurs ne consultent pas assez ! bah je comprends pas. Si tu veux éclairer ma lanterne... bien à toi laurent Le 7 septembre 2012 18:15, jacqueslivchine <
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