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Re: [rue] Fwd: Perte du statut d'intermittent


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  • From: Decocq Thierry < >
  • To: , Liste rue < >
  • Subject: Re: [rue] Fwd: Perte du statut d'intermittent
  • Date: Mon, 12 Oct 2015 14:22:20 +0200

Salut,

Tu ne dois pas jouer perdant. Dans tous les cas, tu dois contester la décision. Le contrôle mandataire est un abus de pouvoir scandaleux qu'il faut combattre.

D'abord, t'a-t-on expliqué sur quelles bases ta subordination est contestée par Pôle Emploi ? Si ce n'est pas le cas, on te propose un recours et on t'interdit de présenter ta défense.

Si la décision de pôle emploi est justifiée dans sa notification, il faut voir si l'argument tient la route. En droit du travail, le lien de subordination est défini par 3 éléments:
   
    - un contrat de travail;
    - la fourniture d'un travail avec en contrepartie une rémunération;
    - le pouvoir de direction de l'employeur sur le salarié.

Cette définition est donnée par la cour de cassation (cass. soc. pourvoi n°94-13187 le 13/11/1996). Vous pouvez invoquer ce jugement si votre lien de subordination est contesté, c'est imparable.

« Le lien de subordination est caractérisé par l'exécution d'un travail sous l'autorité de l'employeur qui a le pouvoir de donner des ordres et des directives, d'en contrôler l'exécution et de sanctionner les manquements de son subordonné. Le travail au sein d'un service organisé peut constituer un indice du lien de subordination lorsque l'employeur détermine unilatéralement les conditions d'exécution du travail. »

Contrairement à ce que l'on croit, il est difficile pour Pôle Emploi de démontrer que ces éléments ne sont pas réunis. Le plus souvent, pour ne pas dire presque toujours, la contestation du lien de subordination repose sur un coup de bluff, Pôle Emploi table le plus souvent sur le fait que la personne concernée ne contestera pas en justice une décision abusive.

Les éléments qui vous sont opposés sont le plus souvent de simples indices qui n'ont aucune valeur juridique.

Le fait d'avoir un rôle dans le fonctionnement de l'association qui vous emploie ne peut être considéré comme une rupture du lien de subordination. Il ne faut bien sûr pas être président ni trésorier de l'association qui vous emploie (c'est possible dans les faits mais c'est beaucoup trop compliqué et c'est inadaptable à l'intermittence).

Par contre, je vous l'ai dit dans mon mail précédent, si vous faites votre propre chèque de salaire ou si vous faites des achats liés à la production pour laquelle vous êtes engagés en dehors de vos dates d'emploi, c'est très difficilement défendable.

@+

Thierry

PS: je ne suis pas du genre à inciter les gens à tricher, mais il peut arriver qu'il y ait une erreur sur la date du PV de décision de CA que vous allez présenter.




 



Bonjour,
Merci pour tous ses éclaircissements !
Je reconnais mes erreurs (le problème de subordination)  je tente le recours en demandant l’annulation du remboursement en tentant d’expliquer que je vais avoir double peine : le remboursement et le retour à zéro pour mon “statut” d’intermittent.
Nous allons revoir toute l’organisation de l’association qui m’employait pour être dans les clous!
Dans mon recours, quels autres arguments puis je avancer ?
Merci
Th
Bonjour à tous,

En complément à ce que j'ai écrit précédemment et en réponse à ce message. On peut, moyennant des précautions, faire face aux contrôles mandataires.

Le salarié intermittent peut avoir un lien très étroit avec l'association qui l'emploie. Nous avons même plusieurs intermittents dans notre conseil d'administration car nous considérons que les salariés ont voie au chapitre sur les décisions qui les concernent. Attention, je dis membre du CA, je ne dis pas qu'ils sont en responsabilité au bureau. Le président et moi-même (je suis trésorier et détenteur des licences) n'avons aucun lien professionnel avec le spectacle vivant (donc pas de risque de conflit d'intérêt). Et nous ne sommes pas des "hommes de pailles": nous administrons effectivement l'association et c'est démontrable.

Donc, si vous en avez marre que Pôle Emploi vous prenne à la fois pour des sous-travailleurs et des sous-citoyens, il faut savoir ce que vous faites !

Premièrement, les statuts de votre association ne se trouvent pas sur Internet ou à la préfecture. Nous avons écrit nos statuts en pesant chaque mot et chaque changement majeur (l'entrée d'intermittents au CA en fut un) s'accompagnent de modifications statutaires nécessaires.

Deuxièmement, chaque rôle occupé par un salarié permanent ou intermittent fait l'objet d'une décision de CA en bonne et due forme, avec à la clé un procès-verbal (distinct des comptes-rendus des CA qui ne concernent que nous même) qui dit explicitement qu'il s'agit d'une délégation de pouvoir. C'est particulièrement important pour les délégations de signature en banque ou à la poste.

On n'a pas de problème particulier à ce sujet puisque ces délégations sont confiées à des permanents de la structure, mais vous pouvez êtes amenés à faire une délégation de signature à un intermittent. dans ce cas, 3 précautions:

- la personne concernée a dans son intitulé de poste un statut cadre (c'est le cas d'un metteur en scène ou d'un chorégraphe).

- la délégation de signature, accordée en délibération par l'instance dirigeante de la structure (selon vos statuts le CA ou le bureau) et faisant l'objet d'un PV, est rattachée à une production et non à la structure.

- le salarié qui bénéficie d'une délégation de signature s'interdit de signer un chèque un jour où il n'est pas sous contrat de travail pour la production pour laquelle il a cette délégation de signature. On a eu un cas irrécupérable dans le Nord d'une metteuse en scène qui a perdu tous ses droits parce que Pôle Emploi a pu obtenir copie d'un chèque (par un contrôle parallèle) signé à une date où elle n'était pas en contrat. Ca a été assimilé à une fraude alors qu'elle était de totale bonne foi.

Je ne précise même pas que se faire un chèque à soi-même est tabou !

Troisièmement, le suivi de production est un travail à part entière et fait généralement l'objet d'un contrat de travail en chargé ou attaché de production. Un salarié peut rencontrer l'organisateur pour négocier la vente d'un spectacle au nom du producteur, mais son rôle est clairement défini par une mission de salarié. Ceci est valable dès qu'il y a une relation entre l'organisateur et le producteur (nous même).

Un artiste qui contacte un organisateur en amont n'est en principe pas concerné (le lien avec notre association qui va l'employer n'est pas encore établi). On ne va pas non plus faire un contrat de chargé ou d'attaché de production lorsqu'il s'agit juste de remettre un document. Moyennant cette précaution, le travail de diffusion peut être mené sans risque par l'artiste, mais ça, c'est lié à notre processus de production et ça ne peut pas marcher par exemple avec une compagnie sur une création.

Quatrièmement, et c'est le plus important, quand vous recevez un questionnaire qui est envoyé au moment d'un renouvellement d'intermittence, vous êtes sous le coup d'un contrôle mandataire et Pôle Emploi cherche à vous définir comme gestionnaire de fait. Ce questionnaire est un pur scandale car il est truffé de pièges. Dès qu'une question est lié à l'administration de l'association, vous ne répondez pas directement ! Vous demandez au président de le faire. De même, dans leur délire orwellien, les contrôleurs de Pôle Emploi considèrent que posséder des pièces liées à l'administration de l'association (et donc d'être en mesure de les fournir) est une preuve de gestion de fait. Donc, c'est le président qui fournira ces pièces, en y joignant un courrier expliquant qu'à la demande de son salarié, il fournit ces pièces et les informations relatives à l'administration de l'association.

Nous nous sommes toujours interdit de fournir certains éléments. Tout refus de fournir une pièce est justifié par écrit signé du président (un dossier n'est ainsi jamais fourni incomplet et Pôle Emploi ne peut pas bloquer un dossier pour pièce manquante). Par exemple un contrat de cession qui est un contrat de droit privé impliquant un tiers ne sera jamais fourni à Pôle Emploi sans accord écrit de ce dernier (inutile de dire qu'ils n'en ont jamais eu dans le cadre d'un contrôle mandataire).

Idem pour les éléments preuves de diffusion d'un spectacle qui n'ont aucune valeur juridique vis-à-vis de Pôle Emploi. On sait tous que le vocabulaire du spectacle est détourné par Pôle Emploi pour contester la subordination. Le cas typique est le metteur en scène qui est présenté sur l'affiche par "spectacle dirigé par..." ou " X présente le spectacle ...".

Pôle Emploi n'aura jamais accès à nos comptes-rendus de CA (c'est verrouillé par nos statuts) ni à un quelconque registre associatif (en dehors du registre spécial qu'ils sont priés de venir lire sur place comme la Loi le prévoit). Par contre, copie d'un PV peut toujours être fourni pour justifier d'une délégation de pouvoir ou d'un mandat.

Cela est très contraignant, mais c'est à ce prix que nous pouvons combattre le contrôle mandataire et mener malgré tout une activité de spectacle vivant dont Pôle Emploi ne comprend absolument pas le fonctionnement.

@+

Thierry



Le 11/10/2015 17:11, Theatre Temps a écrit :
" type="cite">Pour information cette situation face à Pole emploi existe déjà depuis plus de vingt ans.
Le salarié intermittent ne doit avoir à faire ni de près, ni de loin à l'association ou société qui l'emploie.
Même le bénévolat... tant qu'il bénéficie des indemnités Assedic.
 
 
Début du message réexpédié :

Date : 11 octobre 2015 13:13:55 HAEC
Objet : Rép : [rue] Perte du statut d'intermittent
 
Salut, c'est Franck de Bourgogne.

Je confirme ce que Thierry a écrit.

Mais, je m'en viens juste mettre mon grain de sel pour ajouter que, une fois encore, la législation vient du haut de la pyramide pour imposer au plus grand nombre un cadre bien loin des réalités du terrain.

En effet, en 2015, en régions (=> hors Paris), plus de la moitié des compagnies oeuvrant dans le spectacle vivant entrent dans la case non officielle "employeur/employé", ce qui signifie que la direction de fait de la compagnie est assurée par un salarié de ladite compagnie (dans la grande majorité des cas, il s'agit du metteur en scène).

C'est là-dessus que Pôle Emploi s'appuie dans ses contrôles mandataires : il faut donc absolument "afficher une vitrine" sur laquelle le dirigeant de fait n'apparaisse pas (voir les exemples donnés hier par Thierry).

On est donc, là aussi (comme dans moult autres secteurs) dans un jeu de dupes où il faut montrer patte blanche, même si ladite patte s'active en même temps dans le cambouis.

Si on est gentiment con, on appelle ça de la schizophrénie. Si on est juste cash, c'est du foutage de gueule !

Voili.

Ami calmant.

@+ Franck de B.
------------------------------

 
Le 11 octobre 2015 12:25, Decocq Thierry < " target="_blank" moz-do-not-send="true"> "> > a écrit :
Salut Julien,

Tu as parfaitement le droit de le faire. Mais Pôle Emploi utilise ça comme un indice de gestion de fait, c'est à dire d'une situation où la personne est déclarée comme salarié mais dirige en réalité la structure qui l'emploie. Ils essaient aussi d'utiliser le fait qu'un salarié effectue certains actes de gestion de la structure qui l'emploie.

Dans ce cas, c'est Pôle Emploi qui se met hors du droit.

La pratique des "contrôles mandataires" amène à des abus de pouvoir totalement scandaleux.

@+

Thierry


Le 11/10/2015 11:20, Julien Pillot a écrit :
Thierry, juste une question : on n'a pas "le droit" d'assurer soi-même la diffusion de ses propres spectacles ? Autrement dit, le metteur en scène ne peut pas faire la diffusion c'est ça ?

Je l'ignorai, et peux-tu m'en dire plus là-dessus stp ?
Ou me rediriger vers un site, texte, ou quoi.
Merci !
 
Julien
 
Le 10 octobre 2015 22:52, Decocq Thierry < "> "> > a écrit :
Salut,

Un grand classique malheureusement ! Pôle Emploi est devenu une zone de non-droit et le contrôle mandataire est devenu leur arme favorite. Le principe est de demander des information pièges pour en déduire que tu es gestionnaire de fait. Les moyens les plus tordus sont utilisés: preuve que tu as signé un chèque au nom de ton association (voire un simple accusé de réception d'un recommandé que tu aurais récupéré au nom de ton employeur), le fait que tu es le propre diffuseur de tes spectacles, présentation sur Internet...

Ils utilisent aussi des "questionnaires" soi-disant pour compléter ton dossier où ils vont demander des éléments qu'un salarié n'est pas supposé fournir.

Est-ce que tu as les motifs exacts pour lesquels ils contestent le lien de subordination ? Si on te propose un recours sans te dire sur quels faits précis ton intermittence est contestée, tu es dans l'incapacité de te défendre.

Tu peux m'appeler au 06 21 24 11 83.

Il y a une semaine, nous avons gagné au Conseil d'Etat et normalement la convention UNEDIC est annulée (mon association fait partie des requérants). Nous savons que Pôle Emploi n'a pas l'intention de tenir compte de cette décision émanant de la plus haute juridiction administrative de l'Etat et que la Ministre du Travail se promet de contourner la décision de justice pour préserver la convention actuelle jusqu'en juillet 2016 ! Voilà où nous en sommes dans un "Etat de droit" dirigé par un gouvernement "socialiste". A chacun de ceux qui n'ont pas voulu se battre en 2014 et 2015 d'en tirer les conclusions qui s'imposent !

@+

Thierry


Le 10/10/2015 16:26, Thierry CHARLES a écrit :

Bonjour,


 

Je suis intermittent du spectacle depuis une dizaine année.

Une procédure de contrôle par Pôle Emploi a commencé il y a plusieurs mois.

Je viens de recevoir un courrier m'indiquant que perds mon ARE et mon "statut" d'intermittent. La raison principale invoquée est le "problème de reconnaissance de l'existence d'un lien de subordination entre moi et l'associat qui m'employait". De ce fait, je dois rembourser toutes les indemnités depuis avril (environ 5000 euros).

Il est indiquer que je peux faire un recours.


 

Est ce que quelqu'un aurait vécu la même situation que moi?

Si oui, je cherche à faire un recours pour être dispensé de devoir cette somme financière.

Sauriez vous à qui je peux m'adresser? Peut être avez vous un modèle de courrier que vous auriez rédigé ou des conseils à m'indiquer?


 

Merci d'avance pour vos réponses.


 

Cordialement,


 

Thierry Charles



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