ma pandémie à moi c’est ça virus ou pas elle est là notre réalité : l'espace publique avec l'état d'urgence sanitaire est verouillé jusqu'au 31 décembre l'organisation de manifestation culturelle en extérieure est limitée à un cadre très stricte d'organisation, impliquant des moyens conséquent que peu de structures pourront mettre en œuvre et reposant encore une fois trop souvent sur des forces bénévoles et dénaturant l'idée même de ces manifestations en espace publique (acces, gratuité, lien social, ect) les spectacles déambulatoires sont quasi morts, car dans l'impossibilité de répondre à ces contraintes sanitaires, impliquant de fait l'abandon forcé d'une partie importante du répertoire des arts de la rue et donc des possibilités des compagnies d'exercer leur métier devant les contraintes, les espaces de jeu possibles vont etre limités, limitant de fait les espaces de diffusion et le nombre de compagnies pouvant présenter leur spectacle, favorisant les compagnies déjà reperées et soutenues car déjà programmées. les espaces annoncés se réduisent encore en se concentrant sur des rencontres professionnnelles. il est urgent d’ouvrir au public. les équipes saturent de ces entre soit. et cela n’assure pas pour autant plus de visibilité à long terme. on repete sans perspective de représentation réelle, on perd du sens ,on s’épuise. on en donne que l’illusion du travail. La réouverture des lieux culturelles qu'il faut demander et obtenir, ne changera pourtant rien à la visibilité des œuvres, les plannings des lieux étant déjà pleins jusqu'en septembre, et le calendrier se rempli rapidement pour la saison 21 22 (diffusion, résidences) l'impact des frontières fermées a aussi un effet sur la santé du secteur en ayant coupé des compagnies de diffusion internationale, les fragilisant tout autant Le risque perpétuel de durcissement des contraintes rend d'autre part la décision de programmation, la signature de contrats de cession et la mise en place d'action extremement flottantes et difficiles, accentuant les indécisions, le manque de perspectives, et l'incapacité d'avoir une vision claire pour la gestion des compagnies et des lieux. Les municipalités, communauté de communes, et autres acteurs organisateurs d'événements renvoient leurs décisions aux dernièrs moment avant les événéments pour ne pas s'engager en cas de fermeture, et donc s'engager à verser des indemnités d'annulations. La remise en question toutes les 6 semaines des dispositifs d'aide comme l'activité partielle en attendant le développement de la situation, et le durcissement ressentie par le secteur pour y avoir accès renforce le sentiment de démobilisation, d'abandon, et de capacité de préparer des projets. La période des demandes de subventions de l'automne a été un moment douloureux pour les acteurs culturels, obligés de justifier des projets que l'on savait intenable. La perspective des elections départementales et régionales accentue l'appréhension des acteurs du secteur sur la capacité des leurs partenaires immédiats que sont les départements et la région à se saisir et à agir pour aider un secteur en ruine. La charge mentale, et le poids psychologique de la situation devient une réalité de plus en plus forte, et comme toute la population, les professionnels de la culture et des arts ne sont pas épargnés par la dépression, le burn out, et le renoncement. un exemple de dispositif pas adapté : Aide à l'auto diffusion de la région occitanie La réponse de la région par son aide à l'auto diffusion ne permet pas de concevoir un nombre suffisant d'espaces de diffusion, et les compagnies y ayant recours ne pourront pas trouver les fonds nécessaires aux frais annexes de l'accueil des spectacles. (technique, accueil du public, salaires, matériel etc) d'autre part, si des festivals établis ne peuvent assurer les protocoles sanitaires, il y a peu de chances que des compagnies en auto diffusion puissent y répondre tout autant. L'interdiction de restauration et de buvette sur les événements coupent ces compagnies de ressources propres qui auraient pu financer ces autodiffusion, et risque de les amener à faire le choix de billetteries payantes, allant à l'encontre même de la volonté de gratuité du secteur. Le dispositif semble particulièrement inadapté aux Arts de la rue encore une fois. Intermittence la fin de l'année blanche au 31 aout va marqué une vraie rupture sociale dans les équipes. Selon les chiffres de l'Unedic du 1er novembre, 45% des intermittents ayant ouverts des droits n'avaient pas les heures nécessaires à leur renouvellement. Ce qui représenterait 54000 personnes basculant au RSA sur 120000 intermittents avec droits ouverts. En considérant le peu de travail possible, on peut estimer la perte d'allocations chomages pour 25 à 35% des intermittents soit une fourchette de 30000 à 42000 étant renvoyées au RSA le reste des intermittents devant s'attendre à une baisse forte de leurs indemnités par ailleurs. Cette masse de personnes précarisées viendra fortement impacter les finances des départements par la prise en charge du RSA, et viendra destabiliser les équipes de compagnies et de lieux en créant des impossibilités de travail, de déplacement, du fait de la précarité et de la nécessité pour certains de trouver des emplois de substitution à leur métier, rendant alors impossible la tenue de résidences, de représentations etc. Au delà, l'ensemble des professionnels du secteurs, en CDD régime général ou CDI voit les diminutions de fond de roulement, de trésorerie, et de rentrée financières des structures mettre en danger leurs emplois. Que ce soit directement au sein des compagnies et lieux, ou dans les bureaux de production dépendants des prestations effectuées, les rentrées financières du fait de la fragilisation des structures baissent, et malgré les aides encore actives comme le fond de solidarité ou l'activité partielle, il y a fort a parier sur de nombreuses fin de contrats, et licenciement d'ici à septembre les jeunes, souvent déjà précarisés par le recours abusif aux services civiques comme seule alternative à la disparition des contrat CPE et l'accès difficile aux PEC, deviennent les premieres victimes de la précarisation forcée ; le refus du gouvernement d'ouvrir le RSA au 18 25 ans accentue cette précarité. La baisse des fonds de formation rend de plus en plus difficile leur recrutement, et le plan jeune lancé par le gouvernement ne répond pas à la réalité du terrain, car le reste à charge pour les petites structures devient impossible à assurer. Une génération entière de primo accedants à l'emploi dans le secteur culturel se voit contrainte de faire un choix difficile : se lancer dans le vide ou se réorienter en dépit d'une passion et d'une envie averée. C'est toute l'émergence du secteur artistique qui est en péril, souvent portée par des équipes pas encore intermittentes, souvent au RSA, ayant peu accès aux espaces de résidences et de diffusion, et pourtant sans cesse montrée comme importante pour le secteur. La situation actuelle crée une fracture de plus en plus grande entre les grandes structures capables d'affronter la situation et les compagnies très établies, soutenues financièrement, structurées, et insérées dans les réseaux de production et de diffusion, et les structures non encore soutenues, peu structurées, et manquant de visibilité pour présenter leur travail. L'arret des activités amateurs adultes a créé également une vraie fonte des revenus de ces émergents, leur rendant impossible l'accès à l'intermittence, et les coupant de sources de financement propres primordiaux pour leur production. Les acteurs, actrices, musiciens, circassiens, et autres personnels techniques oeuvrant non pas dans un seul secteur artistique mais naviguant entre les esthétiques, l'impact de la casse d'un secteur touche l'ensemble de la profession. Un musicien créé son activité à la fois par des concerts que par sa participation à des spectacles de rue, ou autres. Sans compter les activités dans d'autres secteurs, et la charge impactée sur les foyers. On ne peut considéré la question de l'emploi que par un prisme global lié à la situation économique du pays. L'année blanche reconduite ne serait alors qu'un pansement supplémentaire pour une minorité oubliant de fait la réalité sociale de la population dans toutes ses composantes. Sans parler entre autres, des femmes enceintes impactées de plein fouet, des prestataires de restauration, de bars, de services gravitant autour de nos professions. Que faire : demander une exception culturelle pour les arts de la rue au regard de l'état d'urgence sanitaire et convaincre les prefectures d'autoriser systématiquement la tenue des événements. Développer un protocole simple et efficace de gestion sanitaire sur les événements, communs à tous pour faciliter les organisations mettre en place un fond de soutien aux charges financières générées par ces protocoles. Ouvrir une aide à la diffusion à l'ensemble des diffuseurs des arts de la rue pour facilité la diffusion et la visibilité des œuvres en leur permettant de compenser les jauges réduites et/ou proposer plus de représentations sur leurs événements, et pour éviter la mise en place de billetteries aux tarifs élevés soutenir et developper les parcs de matériels mutualiser pour aider les organisations d'événements en leur mettant à disposition départements par départements du matériels indispensable au bon accueil des spectacles mobiliser les agences de diffusion régionales pour recenser largement et diffuser au secteur les dates et spectacles présentés afin d'aider à leur visibilité et leur rencontre avec les professionnels, soutenir les lieux alternatifs, intermédiaires, et tiers lieux financièrement pour ouvrir un maximum d'espaces de résidences en 2021 et 2022 aux compagnies, et travailler à un plan décénnal de soutien et du maillage du territoire régional via ces lieux d'accueils alors au final, qu’est ce qu’on demande clairement et comment on porte ce constat? c’est quoi notre définition de la pandémie de la rue? parceque oui, moi je suis pas médecin alors les questions de maladies. je les subis surement mais pas sans agir la ou on peut et là où on peut c’est sur la crise sociale, économique et politique.
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