Salut Martin, Jusqu'à maintenant, Immersions (Piss Christ, 1987) avait été montrée en France, à plusieurs reprises "sans susciter de réactions" (La Croix, 11-04-2011): - en 2007, à Avignon (dans la collection Lambert) et à Lille (dans la collection Pinault, au Tri postal), - en 2008 à Beaubourg (Exposition Traces du sacré). - en 2009 à la Bibliothèque Nationale de France dans le cadre de l'exposition "Controverses, une histoire juridique et éthique de la photographie" ... - à Noël 2010, à Paris dans la gare de Lyon , dans les gares de Marseille, d' Avignon où elle était reproduite sur de grands panneaux publicitaires annonçant l'exposition "Je crois aux miracles". Pourquoi ce double attentat iconoclaste arrive-t-il maintenant, un dimanche des Rameaux dans la cité des Papes ? ( double attentat car il a touché aussi une autre très belle photo de Serrano, celle d'une religieuse) - voilà une question intéressante. Il survient suite au débat organisé par le gouvernement sur la laïcité et l'islam (5 avril), suite à l'entrée en vigueur de la loi n° 2010-1192 du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public (11 avril), et bien sûr suite à la déclaration du président au Puy-en-Velay le 3 mars sur "l'héritage chrétien" et à celle de Guéant qui remet officiellement en circulation le mot de "croisade". Faut-il y voir une stratégie délibérée d'une partie de l'Église catholique qui estime que l'opinion est mûre, "compréhensive", que le contexte est opportun pour que soit introduit dans la législation un délit d'injure aux croyants, que soit rétabli le délit de blasphème ? Elle qui rêve secrètement de l'adoption, comme hier en Hongrie, d'une nouvelle constitution dont le préambule ferait " référence à Dieu et au christianisme comme rassemblant la nation. " ?(Le Monde,18-4) L'exposition avec les deux oeuvres martellées ouvre ce mardi à 11h en Avignon, 5 rue Violette. Différentes organisations invitent tous ceux qui le peuvent à être présents et à soutenir cette exposition, jusqu'au 8 mai. Le ministre de la culture sera-t-il là? Sa présence active serait un soutien clair et compenserait ses propos tardifs de dimanche soir. Les chrétiens qui demandaient il y a quelques mois la démission de l'archevêque d'Avignon, Carpentras , Jean-Pierre Cattenoz, se manifesteront-ils? Le personnel du musée a reçu des menaces de mort. Cette "Semaine Sainte" a commencé par un acte de vandalisme qui prétend être une protestation contre la "christanophobie". ("Faire enlever et détruire tous les supports de communication utilisant cette photo" demandait entre autres Civitas dans sa pétition) Va -t-elle maintenant déboucher sur une Pâque sanglante? Georges Le 19 avr. 2011 à 05:32, Martin JULHES a écrit : Ce fait divers, si on peut l'appeler ainsi, me laisse relativement perplexe. Quel besoin peut-on avoir - lorsque en plus on se dit catholique - de plonger dans un bain de pisse un crucifix et de l'exposer très officiellement dans un musée d'art contemporain ? Comment ensuite s'offusquer des réactions négatives de certains allumés, alors que le but même de cette œuvre est de choquer le français moyen et de créer le buzz, ce qui est chose réussie. J'emploie l'_expression_ "français moyen" sans aucune arrière pensée ou condescendance, mais il est certain que les férus d'art contemporain et autres cultureux branchés ne sont plus choqués depuis bien longtemps par je ne sais quelle œuvre provocatrice, fusse-t-elle d'un goût douteux. Qu'est-ce qui se cache derrière ce besoin irrésistible de s'en prendre au sacré - et par la même occasion de prendre d'une certaine manière pour des idiots ceux qui sont croyants, pratiquants - en prenant soin de préciser que l'on est catholique ? Je comprend tout à fait que l'on s'en prenne à l'église, à l'institution, au pape ou à n'importe quel grenouille de bénitier, mais pourquoi s'en prendre au sacré, comme l'a si bien fait ce pasteur intégriste de Floride, limite débile profond, en brûlant un Coran ? De la même manière les Musulmans s'offusquent, se sentent blessés et rabaissés par cette provocation stupide, mais n'est-il pas légitime de se sentir révoltés dans pareil cas ? le 18 georges a écrit 1 concernant le titre "Mitterrand s''indigne" : le ministre de la culture a réagi rapidement dès dimanche soir dénonçant une «atteinte à un principe fondamental, la présentation de ces oeuvres relevant pleinement de la liberté de création et d’_expression_ qui s’inscrit dans le cadre de la loi», tout en reconnaissant que «l’une des deux oeuvres pouvait choquer certains publics». Cette déclaration intervient après le délit, que nombreux sentaient venir depuis une semaine. Pourquoi le ministre n'a--t-il pas fait cette déclaration (a minima) dès le 7 avril en réponse à la question de Jean-Marc Nesmes, député- maire UMP de Paray-le-Monial membre de la Droite populaire demandant que la photo soit retirée? Un rappel ferme et rapide des principes concernant la liberté de création et la liberté d'_expression_ aurait peut être empêché ce qui s'est passé dimanche 17 avril vers 13h, à Avignon, après la messe des Rameaux. 2 Pour une chronologie de l'évènement et une analyse des responsabilités Voir - 12 avril 2011 : vers le retour du délit de blasphème? http://observatoiredelacensure.over-blog.com/ - "Samedi (16 avril), environ 1500 personnes s'étaient déjà rassemblées devant le musée d'art contemporain à l'appel de diverses associations catholiques (Institut Civitas, Riposte catholique, Catholiques en campagne, E-deo, Salon beige, Observatoire de la christianophobie, etc.) pour demander le retrait du cliché." Nouvel Obs (17-4) http://www.ledauphine.com/vaucluse/2011/04/16/xx texte et vidéo http://www.ledauphine.com/france-monde/2011/04/17/la-photo-du-piss-christ-detruite photos http://www.ledauphine.com/vaucluse/2011/04/17/alain-escada-je-ne-condamne-ni-ne-cautionne-ce-geste Cordialement Georges
|
Archives gérées par MHonArc 2.6.19+.